, , , ,

Lettre ouverte à tous les députés, sénateurs et citoyens concernant Gardasil et désinformation

Paris le 29 Octobre 2018

De Mr le Dr Gérard Delépine et Mme le Dr Nicole Delépine[1]

 

 Mrs et Mmes les Députés et Sénateurs  et à tous les citoyens et élus concernés

 

Nous avons eu connaissance d’affirmations erronées sur Gardasil, prononcées par Madame la Sénatrice Véronique Guillotin , devant la commission des affaires sociales[2] . Nous pensons que Mme la Sénatrice a été gravement désinformée et nous permettons de vous faire le point de l’état actuel de la science en matière de Gardasil.

Nous sommes évidemment à votre disposition, à celle de chaque groupe et /ou de la commission pour vous exposer plus longuement les problèmes majeurs posés par le Gardasil et, en particulier son effet paradoxal de découverte récente qui montre, qu’au lieu de diminuer à long terme le nombre de cancers du col, il les augmente rapidement en quatre à cinq ans, dans les populations largement vaccinées. Nous avons publié, dans un livre paru le 25 octobre 2018 chez Fauves éditions[3], les données analysées des registres du cancer des pays qui en disposent, et dont le taux de vaccination par Gardasil est suffisamment élevé pour permettre l’analyse statistique.

Mme la Sénatrice, après avoir « salué le courage de A Buzyn concernant l’obligation des onze vaccins », a  incité celle-ci à rendre obligatoire la vaccination anti HPV notamment chez les garçons en affirmant que « les cancers du col et les cancers génitaux sont plus nombreux en France que dans les autres pays européens où la vaccination est massive ».

Cette affirmation, est totalement erronée ! Dans tous les pays européens qui ont massivement organisé la vaccination anti HPV et qui disposent de registres officiels des cancers[4], l’incidence des cancers du col est supérieure à celle de la France.

La Grande Bretagne a été le premier pays d’Europe à organiser la vaccination pour les filles de 12 à 13 ans, avec rattrapage pour les 14-18 ans dès 2008 et le taux de couverture vaccinale dans la population cible dépasse largement les 80%. Les promoteurs de la vaccination s’attendaient à ce que les taux de cancer du col diminuent à partir de 2014, à mesure que les cohortes des adolescentes vaccinées entraient dans leur deuxième décennie. Mais en 2016, les statistiques nationales ont montré une augmentation brutale et importante du taux de cancer du col utérin[5].

Les femmes de 20 à 25 ans vaccinées pour plus de 85% d’entre elles, alors qu’elles avaient entre 14 et 18 ans, ont vu leur risque de cancer augmenter de 70% en 2 ans[6] et celles de 25 à 30 ans qui avaient entre 17 à 23 ans au moment de la campagne de vaccination ont vu leur risque de cancer doubler entre 2007 et 2015 (de 11 à 22).

Durant cette période les femmes plus âgées, non vaccinées ont vu leur risque diminuer[7], très probablement en raison de la poursuite du dépistage par frottis.

 Au total en 2015, selon Cancer Research UK, l’incidence du cancer invasif du col utérin atteignait 9.6 pour 100000 femmes.

 

En Suède, le Gardasil est utilisé depuis 2006, et le programme de vaccination généralisé en 2010, avec une couverture vaccinale des adolescentes âgées de 12 ans de près de 80%. En 2012–2013, avec un programme de rattrapage, la quasi-totalité des jeunes filles de 13 à 18 ans étaient vaccinées. Ces dernières années, le registre des cancers Nordcan[8] montre une augmentation de 27% du nombre de nouveaux cas annuels (de 440 à 562) en Suède.[9] Les femmes de 20 à 24 ans, cible privilégiée de la campagne de vaccination, ont vu depuis leur risque doubler passant de 1.86 en 2007  à 3.72 en 2015.

L’incidence du cancer invasif du col de l’utérus a augmenté de 19% chez les femmes de 20 à 29 ans (de 6.69 à 8.01), de 47% chez celles de 30 à 39 ans (de 14.78 à 21.81) et de 40 % chez celles de 40 à 49 ans (de 14.68 à 20.50).

A l’opposé, en Suède, comme en Australie et en Grande Bretagne, une diminution de l’incidence de cancer invasif a été observée chez les femmes de plus de 50 ans, groupe non concerné par le programme de vaccination.[10]

Ainsi en Suède, l’incidence standardisée du cancer du col de l’utérus a augmenté progressivement depuis la vaccination passant de 9.36 en 2006, à 9.7 en 2009, 10.3 en 2012 et 11,51 en 2015. [11] [12]

 

En Norvège, depuis la vaccination, le registre du cancer Nordcan montre une augmentation de l’incidence standardisée du cancer invasif du col de l’utérus de 25% (de 8.99 en 2007 à 11.21 en 2015), augmentation est due presque exclusivement aux jeunes femmes vaccinées, ainsi qu’en témoignent l’augmentation d’incidence de 47% (de 17.05 en 2007 à 25.19 en 2015) chez les femmes de moins de 50 ans et la diminution de l’âge moyen de survenue du cancer du col passé de 48 ans en 2002 -2006 à 45 ans en 2012-2016. [13]

En France métropolitaine, pour 2017, l’institut de veille sanitaire (rebaptisé Santé France) évalue dans sa dernière mise à jour du 12/04/2018, l’incidence du cancer du col de l’utérus à 6 pour 100000. Et se basant sur 2012, cet institut plaçait notre pays derrière la Grande Bretagne ce qui n’est plus le cas depuis la forte augmentation anglaise depuis la vaccination !

Au total, selon les derniers chiffres d’incidence standardisée du cancer du col de l’utérus publiés est nettement plus faible en France que dans les pays à forte couverture vaccinale : France 6, Grande Bretagne 9.6, Norvège 11.21, Suède 11.51 et également devant l’Australie 7.1[14] toujours citée en exemple.

Il est dommage, Mme la Sénatrice, que vous n’ayez pas été informée de la réalité et conduite ainsi à présenter des informations fausses dans votre commission. Certes cet effet paradoxal du Gardasil est inattendu et de découverte récente. Il restera à expliquer par les chercheurs, mais il est certain que ces conséquences devraient conduire à un moratoire et à un renoncement à toute obligation.

Nous vous remercions, Mrs et Mmes les Sénateurs et les Députés, de l’attention que vous prêterez à ce courrier et restons à votre disposition pour toute information complémentaire. Nous vous adressons nos respectueuses salutations.

Dr G Delépine, chirurgien cancérologue et statisticien

Dr N Delépine, pédiatre cancérologue

gerard.delepine@bbox.fr

nicole.delepine@bbox.fr

 

 

 

 

[1]  Sans aucun lien d’intérêt avec associations anti vaccins, ni laboratoires pharmaceutiques.

[2]  http://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20181008/commissions.pdf

[3] Hystérie vaccinale, Gardasil et cancer un paradoxe, éditions Fauves  25 OCT 2018

[4] Soit la Grande bretagne, la Suède et la Norvège ; le Danemark et l’Autriche ont vu leur couverture vaccinale fortement baisser après des complications des vaccins ne peuvent donc pas être analysés; le Portugal et l’Italie qui ont une forte couverture vaccinale ne disposent pas plus que la France de registres nationaux du cancer.

[5] Alejandra Castanon, Peter Sasieni Is the recent increase in cervical cancer in women aged 20–24 years in England a cause for concern? Preventive Med Volume 107 (February 2018) Pages 21-28  https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0091743517304802?via%3Dihub

[6] de 2,7 en 2012 à 4,6 en 2014

[7] Cancer Research UK Cervical Cancer (C53): 1993-2015 ; (-13% pour les femmes âgées de 65 à 79 ans et -10% pour celles de plus de 80 ans)  https://www.cancerresearchuk.org/health-professional/cancer-statistics/statistics-by-cancer-type/cervical-cancer/incidence

 

[8] Nordcan registry of cancer http://www-dep.iarc.fr/NORDCAN/english/frame.asp

[9] Dillner J1, Sparén P2, Andrae B2, Strander B3. [Cervical cancer has increased in Sweden in women who had a normal cell sample]. Lakartidningen. 2018 Jun 5;115. pii: E9FD  www.lakartidningen.se   https://social.easycounter.com/lakartidningen.se

[10] L’incidence du cancer invasif du col de l’utérus a ainsi baissé entre 2007 et 2015 de 6% pour les femmes âgées de 50 à 59 ans (de 14.24 à 13.34), de 4 % pour celles de 60 à 69 ans (12.63 à 12.04,) de 17% pour celles de 70 à 79 ans (de 15.28 à 12.66) et de 12 % pour celles de plus de 80 ans (de 15.6 à 13.68).

http://www-dep.iarc.fr/NORDCAN/english/Graph2l.asp?cancer=212&sex=2&registry=752&sYear=2007&eYear=2015&type=0&age=50&agegr=10&agen=4&orientation=2&grid=1&trend=1&line=2&moving=1&submit=%A0%A0%A0Execute%A0%A0%A0

[11] Nationellt Kvalitetsregister för Cervix cancer prevention (NKCx), http://nkcx.se/templates/_rsrapport_2017.pdf [en suédois]

[12] Nordcan  https://canceraustralia.gov.au/affected-cancer/

[13] Durant cette période les norvégiennes plus âgées, non concernées par la vaccination ont vu leur risque de cancer du col diminuer de 11% (de 16.85 à 14.94).

http://www-dep.iarc.fr/NORDCAN/english/Graph2l.asp?cancer=212&sex=2&registry=578&sYear=2007&eYear=2015&type=0&age=50&agegr=25&agen=1&orientation=2&grid=1&trend=1&line=2&moving=1&submit=%A0%A0%A0Execute%A0%A0%A0

[14] D’après: AIHW 13. AIHW 2017. Cancer in Australia 2017. Cancer series no. 101. Cat. No. CAN 100. Canberra: AIHW.  https://canceraustralia.gov.au/affected-cancer/what-cancer/cancer…

https://www.aihw.gov.au/getmedia/3da1f3c2-30f0-4475-8aed-1f19f8e16d48/20066-cancer-2017.pdf

 

 

1 réponse

Les commentaires sont désactivés.