Dangers sanitaires des pesticides, la France 4ème utilisateur mondial
La France est le quatrième utilisateur mondial (après les USA, le Brésil et la Chine) et le premier des 28 états européens en quantité de pesticides utilisés, avec près de 100.000 tonnes utilisées chaque année en milieu agricole, auxquels s’ajoutent les produits à usage domestique ou de loisir.
Les pesticides permettent de combattre des parasites susceptibles de nuire à notre santé, à notre sécurité ou à notre approvisionnement alimentaire. Les produits sont divers avec 9.000 produits pesticides commercialisés en France, ce qui représente environ 900 substances actives.
Les pesticides forment un groupe de produits chimiques qui comprend :
- Les insecticides – contre les insectes ravageurs
- Les herbicides – contre les mauvaises herbes
- Les fongicides – contre les maladies causées par les champignons
- Les rodenticides – contre les rongeurs
- Les fumigènes – substances utilisées sous forme gazeuse afin d’éliminer les insectes
Mais aussi les agents microbiologiques ou chimiques utilisés pour éliminer les algues, les limaces et les œufs d’insectes.
Modes et circonstances de contamination
Que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de la maison, une personne peut être exposée aux pesticides de différentes manières :
- par la peau – absorption cutanée;
- par les poumons – inhalation;
- par la bouche – en ingérant des résidus présents sur les légumes et les fruits, en buvant de l’eau contaminée ou en portant les mains contaminées à la bouche.
À la maison
Sur les pelouses et jardins : contre les moustiques, les guêpes, les limaces, les lichens
Dans la maison : contre les fourmis, les termites et les coquerelles, les souris
Pesticides de l’extérieur introduits dans la maison : travailleurs en contact avec des pesticides qui rapportent à la maison des résidus sur leurs vêtements
A l’extérieur
Pesticides transportés par l’air, l’eau ou le sol contaminé par une zone voisine ayant été traitée (ferme ou de la pelouse d’un voisin)
Utilisation de pesticides la sécurité de la population (pulvérisation de pesticides pour éliminer les moustiques dans une commune)
Utilisation de pesticides dans les parcs, aires récréatives et autres lieux publics
Dans l’alimentation
Petites quantités de pesticides sur les fruits et légumes (résidus après la récolte, l’entreposage ou le transport)
Eau potable contaminée par des pesticides (contamination provenant d’une région traitée)
Au travail
Pesticides utilisés sur les fermes pour éviter les dommages aux cultures en croissance, aux récoltes entreposées et au bétail ou pour préserver les aliments durant leur transport
Pesticides utilisés dans les espaces verts servant à des fins récréatives ou sportives – ex. : terrains de golf, de foot, de rugby
Usines de fabrication ou transport de pesticides
Risque majoré pour les enfants
Les enfants risquent d’être exposés à des concentrations plus élevées de pesticides que les adultes parce que : certaines de leurs activités augmentent le risque d’exposition – par exemple lorsque les enfants rampent et jouent dans de l’herbe ou dans des jardins traités aux pesticides ou qu’ils portent des objets contaminés à leur bouche.
Les pesticides peuvent être absorbés plus facilement par leur peau.
Ils absorbent davantage d’air, d’eau et de nourriture par rapport à leur poids corporel en comparaison des adultes, ce qui accroît leur niveau total d’exposition.
L’exposition aux pesticides peut causer plus de tort aux enfants puisque leurs organismes sont encore en croissance et ne sont pas nécessairement en mesure de tolérer ces substances.
Les enfants peuvent aussi être exposés à des pesticides potentiellement dangereux par l’intermédiaire de leurs parents.
Il existe en effet des données indiquant que les enfants dont les parents travaillent avec des pesticides courent un risque accru d’exposition à la maison.
L’exposition prénatale (avant la naissance) pourrait être un autre type d’exposition possible. Certaines études donnent à penser que le moment où l’exposition aux pesticides a lieu, par exemple avant la naissance, pourrait jouer un rôle important.
La population exposée est nombreuse avec 664.000 exploitations agricoles correspondant à une population active familiale de 1.155.000 personnes employant environ 154.000 salariés permanents, plus les jardiniers occasionnels.
Le risque cancérigène des pesticides.
Les effets sur la santé sont bien connus pour les intoxications aiguës, mais mal connus pour les expositions modérées ou prolongées. Trois effets potentiels ont déjà été identifiés par des études épidémiologiques : cancers, troubles neurologiques chroniques et troubles de la reproduction.
Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), l’agence de protection de l’environnement des États-Unis (US Environmental Protection Agency) et le programme national américain de toxicologie (National Toxicology Program) classent les pesticides en fonction de leur lien avec le cancer.
Le CIRC a évalué une soixantaine de pesticides et classé le lindane ainsi l’arsenic parmi les carcinogènes certain (groupe 1). Le lindane a servi au traitement des poux de tête, mais les produits thérapeutiques contenant du lindane ne sont plus vendus sur le marché canadien.
L’application d’insecticides non arsenicaux en milieu professionnel, le captafol et le dibromure d’éthylène ont été classés comme cancérogènes probables (groupe 2A).
Dix-neuf molécules sont classées comme cancérogènes possibles (2B) par le CIRC : l’aramite, le chlordane, le chlordécone, le DDT (dichloro-diphényl-trichloroéthane) ou encore les phytohormones, l’hexachlorocyclohexane (Lindane), le chlorothalonil, le 1.2- Dibromo-3-chloropropane, le para-dichlorobenzène, le dichlorvos, l’heptachlor, l’hexachlorobenzène, les composés de méthylmercure, le mirex, le naphtalène, le nitrofène, l’oxyde de propylène, l’ortho-Phénylphénate de sodium, toxaphène (polychlorés camphènes).
D’autres substances sont inclassables quant à leur cancérogénicité en l’état actuel des connaissances (groupe 3 du CIRC) : il s’agit du 2-phényl phénol (microbiocide), l’aminotriazole ou amitrole (herbicide), le captane (fongicide), le deltamethrine (insecticide), l’ethylène (régulateur de croissance), le fluometuron (herbicide), le manèbe (fongicide), le thirame (fongicide) et le zirame (fongicide).
En mars 2015, le glyphosate (herbicide), le malathion et le diazinon (insecticides) ont été classés cancérogènes probables pour l’homme (groupe 2A) par le CIRC. Et les insecticides tétrachlorvinphos et parathion ont quant à eux, été classés cancérogènes possibles pour l’homme (groupe 2B). (Guyton et al. 2015) pas assez de données probantes pour pouvoir tirer des conclusions définitives.
Des études ont été menées auprès de personnes qui répandent des pesticides en milieu rural afin de savoir dans quelle mesure elles développent des cancers et combien en meurent.
Selon les résultats de ces travaux, ces professionnels courent un risque plus élevé que la moyenne de développer un lymphome non hodgkinien, une leucémie, un myélome multiple, un cancer de la prostate, un cancer du cerveau ou un cancer du sein.
Une étude américaine sur la santé et l’agriculture (US Agricultural Health Study)a constaté une incidence de cancer de la prostate plus élevée que la moyenne chez les hommes ayant effectué l’épandage de pesticides.
L’utilisation du chlordécone dans les plantations de bananiers aux Antilles s’est soldé par une augmentation franche de la fréquence des cancers de la prostate
Plusieurs relevés épidémiologiques en France comme aux USA sur les agriculteurs et les travailleurs agricoles montrent un risque accru de leucémies myéloïdes, en particulier la leucémie aiguë myéloblastique.
L’étude française Céréphy a comparé la fréquence d’exposition à des facteurs de risque professionnels et environnementaux,(et en particulier les pesticides), chez des patients atteints de tumeurs cérébrales et chez des témoins de la population générale.
Selon les résultats déjà obtenus, les sujets les plus exposés professionnellement aux pesticides ont 2,6 fois plus de risque d’être atteint de tumeur cérébrale (parmi les tumeurs cérébrales, le risque de développer un gliome est multiplié par 3,2).
Par ailleurs, les sujets déclarant traiter régulièrement les plantes d’intérieur ont un risque 2, 6 fois plus élevé (équivalent au sur risque des professionnels) [1]
Une étude américaine a montré que les petites filles ayant été exposées in utero au DDT dans les années 60 ont aujourd’hui plus de risque d’avoir un cancer du sein.[2]
Le risque neurologique des pesticides
La toxicité sur le système nerveux central augmente le risque d’apparition de la maladie de Parkinson. Plusieurs études américaines ont mis en évidence un lien entre pesticides et maladie de Parkinson. [3],[4]
Depuis mai 2012, les agriculteurs peuvent faire reconnaître comme maladie professionnelle une maladie de Parkinson causée par les pesticides.
Une expertise collective réalisée par l’INSERM en juin 2013 évoquait « la présomption d’un lien entre l’exposition aux pesticides et la maladie d’Alzheimer ». Cette suspicion a depuis été étayée par plusieurs travaux montrant que l’exposition au DDT (interdit depuis 1972 dans les pays riches mais encore utilisé dans les pays du Sud en lutte contre le paludisme) augmente par quatre le risque d’Alzheimer[5],[6]
L’étude Phytoner menée par l’université de Bordeaux, en collaboration avec les services de la médecine du travail et publiée en 2012 a démontré que l’exposition professionnelle aux pesticides chez les ouvriers viticoles girondins pouvait réduire leurs capacités cognitives. [7]
Ce risque est accru chez l’enfant. Ainsi, une étude mexicaine a montré que des populations d’enfants âgés de 4 à 5 ans exposés à des pesticides avaient une moins bonne coordination motrice, une mémoire à trente minutes moins bonne et de moins bonnes aptitudes à dessiner.[8]
L’exposition professionnelle aux pesticides augmenterait également le risque de dépression et de suicide.[9]
Les atteintes de la fertilité et les pesticides
Une étude menée sur une population de femmes canadiennes ayant des problèmes de fertilité montre que le facteur prédominant réside dans la préparation/application d’herbicides, risque 27 fois plus élevé que l’âge du partenaire (4,5 fois ) ou encore que le surpoids (3,5 fois). [10]
Une étude danoise montre que les garçons dont les mères ont travaillé dans des serres où ont été utilisés des pesticides pendant leur grossesse ont un développement des fonctions reproductrices perturbé. position de l’urètre ainsi que la concentration sérique des hormones sexuelles.
La prévalence du cryptorchidisme (testicules non descendus) était plus importante chez les garçons des mères exposées que chez ceux des mères non exposées.[11],[12]
Une étude américaine a fait le lien entre mauvaise qualité du sperme et nombre de résidus de pesticides trouvés dans les urines. Plus il y a de pesticides, moins le sperme est de bonne qualité chez ceux nés de mères exposées aux pesticides dans les serres que chez les garçons des mères non exposées. [13]
En France, l’Institut de veille sanitaire ( InVS ) a réalisé l’an dernier une étude pour comparer l’évolution de la qualité du sperme chez les hommes en fonction des disparités régionales.
Les régions les plus touchées sont aussi celles où les activités agricoles sont très présentes. D’après Hugues Reynes, spécialiste de la fertilité: « Entre 15 et 25% de couples ont un problème de fertilité alors qu’il y a un certain nombre d’années, c’était 10% et pas plus. On voit bien qu’il y a un impact de l’environnement sur la fertilité« .
L’andrologue Sylvain Mimoun complète « On donne à manger des hormones aux hommes, et notamment des hormones féminines, parmi ces lesquelles des xéno-oestrogènes (des perturbateurs endocriniens), qui font partie des pesticides ».
La France : toujours championne des pesticides en Europe
Suite au rapport parlementaire de 2009 qui plaidait pour la poursuite des pesticides, le plan Ecophyto de réduction de l’usage des pesticides,lancé par le Grenelle de l’environnement en 2008, s’est avéré incapable d’inverser la dépendance de l’agriculture française à la chimie. Malgré une vraie demande de la société, l’utilisation des pesticides a augmenté dans l’hexagone !
Face à ce constat,un rapport parlementaire présenté au Premier ministre en décembre 2014 préconise une refonte des politiques publiques et de la recherche autour de cet objectif , mais il est à craindre que les lobbies de l’agrochimie retardent,une fois de plus, les mesures urgentes nécessaires.
Mesures individuelles à prendre en attendant le bon vouloir des autorités.
Pulvérisation de pesticides
Si un voisin ou quelqu’un d’autre utilise des pesticides à l’extérieur non loin de votre résidence, demeurez dans la maison, ainsi que vos enfants et vos animaux. Fermez les fenêtres et les portes.
Demandez à vos voisins de vous informer à l’avance de toute pulvérisation de pesticides sur leur pelouse.
Gardez toute la famille loin des surfaces traitées aux pesticides pendant au moins 48 heures – cette recommandation vaut particulièrement pour les enfants et les animaux.
Soyez à l’affût d’écriteaux plantés sur les espaces verts indiquant qu’ils ont récemment été traités aux pesticides, et évitez de vous promener ou de jouer dans ces endroits.
Si vous vivez, travaillez ou jouez près de zones agricoles où on utilise des pesticides :
Attendez au moins 48 heures avant de vous rendre dans des endroits qui ont été pulvérisés.
Demandez à votre communauté d’assurer la présence d’écriteaux dans les zones traitées aux pesticides.
Demeurez à l’intérieur durant l’épandage de pesticides et gardez vos portes extérieures et fenêtres fermées.
Pelouses et jardins
On devrait toujours limiter le plus possible l’exposition aux pesticides. Si vous devez éliminer des ravageurs qui menacent votre pelouse ou votre jardin, essayez d’opter pour des solutions de remplacement plus sûres.
La Société canadienne du cancer recommande les méthodes suivantes :
Arrachez les mauvaises herbes à la racine.
Arrosez suffisamment, mais pas trop – deux centimètres d’eau devraient suffire.
Placez un contenant sur le gazon au moment de l’arrosage pour vous aider à mesurer la quantité.
Ne coupez jamais plus du tiers de la longueur de l’herbe, sinon vous risquez de rendre votre pelouse plus vulnérable aux mauvaises herbes et aux maladies.
Tondez la pelouse plus court au printemps et réglez les lames de la tondeuse plus haut au fur et à mesure que l’été avance pour renforcer le système radiculaire.
Aérez votre pelouse afin de permettre à l’humidité et aux nutriments d’atteindre les racines de l’herbe.
Au besoin, déchaumez votre pelouse à l’aide d’un râteau robuste afin de retirer l’amas d’herbes et de racines mortes accumulées à la surface du sol.
Résidus de pesticides sur les légumes et les fruits
Les pesticides sont utilisés lors de la croissance, de l’entreposage ou du transport de légumes et de fruits ; il peut parfois subsister des traces (résidus) de pesticides sur les produits.
Voici comment réduire et souvent éliminer les résidus de pesticides sur les légumes et fruits frais que vous consommez :
Lavez soigneusement tous les légumes et fruits frais à l’eau courante.
Utilisez une petite brosse pour nettoyer au besoin la peau comestible des légumes et des fruits – par exemple la peau des pommes, des pommes de terre ou des concombres.
Pelez les légumes et les fruits et retirez les premières branches des légumes-feuilles avant de les laver soigneusement.
Protection de votre santé et de celle des autres en milieu de travail
- Lisez soigneusement les renseignements du produit relativement aux pesticides et suivez les instructions du fabricant.
- Réduisez la quantité de pesticides utilisés.
- Limitez la dérive ainsi que la contamination de l’environnement. Par exemple, créez une zone tampon – laissez une bande de terre libre de pesticides aux abords de la zone traitée. Appliquez les pesticides par pulvérisation lors d’une journée sans vent et sous une température inférieure à 25 ◦C.
- N’utilisez pas de pesticides là où se trouvent des enfants ou des animaux.
- Respectez les exigences en matière de santé et sécurité au travail – par exemple, le délai à respecter avant de retourner dans un endroit qui a été traité aux pesticides.
- Portez des vêtements protecteurs – par exemple des gants et un masque, conformément aux directives figurant sur l’étiquette, et retirez vos lentilles cornéennes s’il y a lieu avant la pulvérisation.
- Ne portez pas à la maison des vêtements que vous avez utilisés pour travailler avec des pesticides.
- Lavez les vêtements de travail séparément et après chaque utilisation.
- Pendant la manipulation de pesticides, abstenez-vous de fumer, de boire ou de manger; ne vous frottez pas les yeux et ne portez pas non plus les mains à votre bouche. Lavez vos mains immédiatement après l’utilisation de pesticides.
- N’entreposez jamais de pesticides près d’aliments ou de boissons.
- Ne transvidez pas les pesticides dans un autre contenant pour l’entreposage. Cela vous empêchera, vous ou quelqu’un d’autre, de les utiliser par erreur. Ne jetez pas non plus les directives de sécurité provenant de l’emballage original
- Mettez au rebut les contenants de pesticides de la manière indiquée sur l’étiquette. Communiquez avec les autorités municipales de votre région pour savoir comment disposer des pesticides non utilisés.
- Rangez les pesticides hors de la portée des enfants.
- Placez des écriteaux afin de prévenir les gens qu’une surface sera traitée aux pesticides.
Bibliographie
[1] Provost D, Cantagrel A, Lebailly P, Jaffré A, Loyant V, Loiseau H, Vital A, Brochard P, Baldi I., Brain tumours and exposure to pesticides: a case-control study in southwestern France. Occup Environ Med. 2007 Aug;64(8):509-14.
[2] Cohn BA, La Merrill M, Krigbaum NY, Yeh G, Park JS, Zimmermann L, Cirillo PM. DDT Exposure in Utero and Breast Cancer. J Clin Endocrinol Metab. 2015 Jun 16
[3] Costello S, Cockburn M, Bronstein J, Zhang X, Ritz B., Parkinson’s disease and residential exposure to maneb and paraquat from agricultural applications in the central valley of California. Am J Epidemiol. 2009 Apr 15;169(8):919-26
[4] Rugbjerg K, Harris MA, Shen H, Marion SA, Tsui JK, Teschke K. Pesticide exposure and risk of Parkinson’s disease – a population-based case-control study evaluating the potential for recall bias. Scand J Work Environ Health. 2011 Jan 1
[5] Richardson J, et al Elevated serum pesticide levels and risk for Alzheimer disease JAMA Neurol 2014
[6] K.M. Hayden, M.C. Norton, D. Darcey, T. Ostbye, P.P. Zandi, J.C. Breitner, K.A. Welsh-Bohmer. Occupational exposure to pesticides increases the risk of incident AD: the Cache County study. Neurology, 74 (2010)
[7] Neurobehavioral effects of long-term exposure to pesticides: results from the 4-year follow-up of the PHYTONER Study, Occup Environ Med 2011.
[8] Guillette EA, Meza MM, Aquilar MG, Soto AD, Garcia IE., An anthropological approach to the evaluation of preschool children exposed to pesticides in Mexico. Environ Health Perspect., 1998 Jun;106(6):347-53.
[9] London L1, Flisher AJ, Wesseling C, Mergler D, Kromhout H.Suicide and exposure to organophosphate insecticides: cause or effect? Am J Ind Med. 2005 Apr;47(4):308-21.
[10] Risk factors for female infertility in an agricultural region », Greenlee AR, Arbuckle TE, Chyou PH, Epidemiology. 2003 Jul;14(4):429-36.
[11] Impaired Reproductive Development in Sons of Women Occupationally Exposed to Pesticides during Pregnancy, Andersen al. 2008
[12] Botella B, Crespo J, Rivas A, Cerrillo I,Olea-Serrano MF, Olea N. Exposure of women to organochlorine pesticides in Southern Spain. Environ Res
[13] Semen Quality In Relation to Biomarkers of Pesticide Exposure, Swan et al. EHP 111:1478-1484, 2003