Cancer du col : le vaccin Gardasil, prochain scandale sanitaire ?

Gardasil et Cervarix, les vaccins censés protéger du cancer du col de l’utérus, sont parmi les priorités du Plan Cancer 2014.

Pourtant, rien ne prouve leur efficacité. Pire, ils pourraient avoir de graves conséquences sur la santé.

Quand la politique se mêle de prescription médicale au service des lobbies et de l’incompétence, on approche de l’abîme technique, éthique et philosophique. Ainsi, un des objectifs du Plan Cancer nouveau cru est d’imposer de vacciner toutes les jeunes filles contre le papillomavirus pour « les protéger du cancer du col de l’utérus », et le plus tôt possible pour qu’elles ne risquent pas d’y échapper (des actions collectives sont envisagées en milieu scolaire).

Or, la balance avantages/risques est franchement défavorable et les conditions de sa mise en œuvre parfaitement scandaleuses. Si vous aimez les femmes et jeunes filles de votre entourage, évitez leur cette vaccination. De nombreux arguments s’y opposent :

  • le cancer du col ne constitue plus en France un problème de santé publique ;
  • le vaccin n’est actif que sur les infections causées par moins de la moitié des souches du virus et le lien de causalité direct entre infection et cancer n’est pas démontré ;
  • il n’existe, à ce jour, aucune preuve d’efficacité de ce vaccin contre l’apparition d’un cancer du col et les raisons de penser qu’il n’y en aura jamais sont nombreuses. Mais on ne pourra le savoir que dans au moins vingt ans, le temps de développement minimal de ce cancer. Ce délai démontre la nature expérimentale de ce vaccin qu’on rembourse et qu’on voudrait rendre obligatoire ;
  • le prix exorbitant de ce vaccin et les liens d’intérêts des experts et des responsables de la décision rendent celle-ci hautement suspecte de corruption ;
  • ce vaccin contient l’aluminium comme adjuvant, il est donc dangereux, ne serait-ce que par cette caractéristique ;
  • de nombreuses complications, incluant des décès, lui ont été imputées, essentiellement à l’étranger où elles ont abouti à la suspension de la recommandation comme récemment au Japon.

La prévention du cancer du col bien assurée par les frottis

Représentant un peu plus de 1,7% des cancers, le cancer du col de l’utérus ne représente plus un problème de santé publique en France en 2014. Depuis la mise en pratique régulière des frottis cervicaux, environ 1 000 décès par an lui sont imputables (contre plus de 5 000 auparavant). A titre de comparaison, en 2012, 29 949 personnes sont décédées d’un cancer du poumon, 17 722 d’un cancer du côlon-rectum et 11 886 d’un cancer du sein.

La pratique des frottis cervicaux réguliers (tous les trois ans) constitue la seule prévention de cancer dont l’efficacité est établie avec certitude – même si, curieusement, on ne la glorifie jamais. Est-ce parce que le mérite en revient aux médecins généralistes et gynécologues qui la pratiquent au quotidien sans le soutien du ministère ni le renfort de la publicité dont bénéficie le vaccin ? Or, le bénéfice espéré d’une vaccination dépend, en autres, de la fréquence de la maladie que l’on veut éradiquer : moins la maladie est fréquente, plus le gain potentiel est faible.

En 2007, dans une interview accordée à la mutualité française, le gynécologue Bernard Guérin du Masgenêt témoignait de ses réticences devant une campagne de vaccination de masse : « Je suis toujours très méfiant à l’égard des nouveautés de l’industrie pharmaceutique, surtout quand des intérêts financiers énormes sont en jeu. La mise sur le marché du Gardasil a étonné tout le monde par sa rapidité puis par l’ampleur de la pression médiatique sur les médecins et leurs clientes : on n’a pas eu le temps de souffler ni de réfléchir ! Cette promotion commerciale agressive est, pour moi, une source de gêne et de suspicion. Avec cette vaccination, la France est prête à dépenser une fortune pour un problème de santé publique qui n’existe pas ! J’exagère un petit peu mais, dans notre pays, le cancer invasif du col – le vrai cancer – est rare chez les femmes bénéficiant d’un suivi gynécologique et de frottis de dépistage réguliers ».

Une action limitée du vaccin contre l’infection de l’HPV (herpès papillomavirus)

Le vaccin n’est actif que contre la moitié des infections à papillomavirus rencontrées en France. Le Gardasil ne contient les antigènes que des souches de type 6, 11, 16 et 18, le Cervarix de trois souches. Or, les infections par les souches 16 et 18, érigées en épouvantails par les industriels, semblent rares en Europe occidentale, d’après une étude réalisée en Catalogne.

Les essais réalisés et présentés par les laboratoires dans leurs fiches techniques (possiblement enjolivées puisque réalisées sans aucune vérification des données brutes par des experts indépendants) affirment « Parmi les femmes n’ayant jamais été infectées par 14 type(s) d’HPV courants et qui avaient un frottis cervical négatif au Jour 1, l’administration de Gardasil a réduit l’incidence des infections virales de 42,7 % ». La protection contre les infections « cibles » n’est donc acquise que dans moins de la moitié des cas.

L’infection pas synonyme de cancer

De plus, l’infection ne veut pas obligatoirement dire cancer futur, mais éventuellement évènements associés. Sans quoi, vu le nombre de femmes ayant rencontré le papillomavirus, le nombre de cancer du col aurait été très supérieur !

Il n’existe à ce jour aucun début de preuve d’efficacité des vaccins contre l’apparition du cancer du col. Le lien de causalité directe entre infections à papillomavirus et cancer du col est possible mais n’a pas été formellement établi. A titre de comparaison, le lien de causalité directe entre goudrons et cancers avait lui été confirmé par la création de cancers expérimentaux après application répétée de la substance toxique. Ce n’est pas le cas pour le papillomavirus. On observe seulement une association statistique entre infection persistante et cancer, mais cette association peut très bien être secondaire à un autre facteur éventuellement associé aux deux premiers, par exemple les microtraumatismes du col.

Une association hâtive entre infection et cancer du col

En effet, la comparaison d’incidence du cancer du col chez les prostituées et chez les bonnes sœurs a montré que la fréquence des rapports sexuels et le nombre de partenaires augmentait la probabilité de cancer du col – certainement du fait des microtraumatismes répétés du col – et celle des infections bactériennes et virales. L’association apparente entre infection et cancer pourrait très bien ne traduire que la corrélation entre la cause réelle (traumatisme répété) et l’infection.

Aucune des études réalisées à ce jour ne prouve que le vaccin permette de diminuer le risque de cancer. L’infection est contractée lors des premiers rapports sexuels, alors que le cancer survient vers la cinquantaine. On ne pourra donc réellement estimer l’efficacité éventuelle de ces vaccins que dans 25 à 30 ans. Or, la durée de cette protection par vaccin est limitée dans le temps. Pour la plupart des vaccins (tétanos, diphtérie), il est admis qu’un rappel est nécessaire après cinq ans. Or, dans les cas présent, il faudrait que la protection dure 25 ou 30 ans, ce qui n’est guère crédible.

L’inefficacité du vaccin sur l’infection

Dans l’immédiat, même en admettant un lien de causalité direct entre infection et cancer, de nombreux arguments plaident pour l’inefficacité des vaccins. Ils ne protègent de l’infection que dans 42% des cas. Les souches non traitées pourraient très bien profiter de la niche virale créée par les vaccins et se révéler plus cancérigènes que les souches éradiquées. A terme, cette vaccination partielle pourrait donc augmenter le nombre de cancers ! Tout ceci mériterait une observation patiente sur un groupe limité d’individus consentants à une expérimentation et suivis au moins trente ans à quarante ans. D’ici là, la croyance des femmes en l’efficacité du vaccin risque de les détourner de la seule prévention réelle : la pratique régulière des frottis.

Les incertitudes sur cette efficacité réelle sont clairement reconnues par les chantres de la vaccination puisque la notice du Gardasil précise « la vaccination ne remplace pas le dépistage en routine du cancer du col de l’utérus. Etant donné qu’aucun vaccin n’est efficace à 100%, que Gardasil ne protège pas contre tous les types d’HPV ou contre des infections déjà existantes dues aux HPV, le dépistage en routine du cancer du col de l’utérus reste très important et doit se faire selon les recommandations locales ».

L’efficacité réelle du Cervarix et Gardasil sera peut être connue en 2020, grâce à une étude finlandaise de l’université de Tampere qui a démarré en 2004-2005 sur plus de 20 000 jeunes filles. Il faut rappeler qu’en attendant, toute publicité présentant ce vaccin comme efficace sur le cancer n’est que l’expression d’une croyance non-scientifiquement établie et plus certainement d’une manipulation non désintéressée.

Mise sur le marché rapide, prix exorbitant et conflits d’intérêt

Les conditions de mise sur le marché dérogatoires et scandaleuses de ces vaccins évoquent l’influence de lobbying, de liens d’intérêt cachés, voire de corruption comme cela a été démontré en Suède pour la fondation Nobel, aux Etats-Unis, aux Pays Bas et récemment en France. L’Autorisation de mise sur le marché a été accordée sans preuve d’efficacité des vaccins sur la prévention du cancer. Pourtant, des preuves d’efficacité et d’innocuité sont habituellement exigées avant toute autorisation.

Le prix du vaccin fixé par la commission est exorbitant, atteignant plus de 100 fois celui du vaccin antitétanique. En France, la proximité entre Jean-François Dehecq, le patron de Sanofi, et du Président avait entaché de suspicion la décision de remboursement des vaccins. Et cette suspicion vient d’être renforcée lorsque Le Canard Enchaîné a révélé les liens d’intérêt non déclarés entre un membre important de la direction générale de la santé actuelle au ministère en charge du dossier et un directeur du laboratoire fabricant le produit. Les liens d’intérêts non-déclarés entre des experts et les laboratoires ont justifié l’invalidation par le Conseil d’Etat puis le retrait de deux recommandations émises par la Haute Autorité de Santé après beaucoup d’efforts du Formindep. Apparemment, la leçon n’a pas été efficace.

Risques médicaux du vaccin contre le HPV

Si la justification médicale du vaccin est très discutable et proche de zéro, ses risques sont, eux, bien réels. L’utilisation de l’aluminium comme adjuvant entraîne une stimulation non spécifique du système immunitaire susceptible d’augmenter le risque de maladies auto-immunes telles que la sclérose en plaques, dont la fréquence a été multipliée par cinq après la généralisation du vaccin anti-hépatite B qui contenait le même adjuvant. La fasciite à aluminium a été décrite depuis lors : la toxicité de l’aluminium comme adjuvant fait d’ailleurs l’objet du financement d’une étude par l’agence du médicament dont les résultats sont attendus avec impatience.

Au pays de Pasteur, l’administration répugne à colliger les accidents des vaccins qui constituent un tabou. Pour les évaluer, force est de se tourner vers les pays étrangers. Aux Etats-Unis, où le Gardasil est commercialisé depuis 2006 et le Cervarix arrivé sur le marché quelques temps après, les chiffres officiels de signalement d’effets secondaires du système de notification américain faisaient état, fin avril 2013, de plus de 100 décès et d’environ 30 000 cas d’effets secondaires dont de nombreuses hospitalisations. Le gouvernement américain avait déjà versé près de six millions de dollars d’indemnisation répartis entre 49 familles de victimes, incluant deux décès, suite à cette vaccination.

C’est la prise en compte de ces complications qui a déterminé le ministère de la Santé japonais à retirer les vaccins anti-papillomavirus de la liste des vaccinations recommandées. Il faut espérer que les plaintes récentes de victimes françaises auprès de la justice rendra plus prudents les politiques dans leur désir d’imposer la vaccination à tout prix et de la rembourser à 100%. Ils ne pourront plus dire qu’ils ne savaient pas.

Gardasil : un nouveau scandale sanitaire ?

Pourtant, les injonctions du Plan Cancer ont été révélées en 2014, alors que les premiers procès français datent de 2013. Les lobbies seraient-ils plus forts que la peur du procès ? Il faut dire que les précédents scandales n’ont pas brillé par leur efficacité préventive. Rappelez-vous du scandale du sang contaminé : notre actuel ministre des affaires étrangères était le premier ministre en 1986, qui s’en souvient ? Le scandale de l’hormone de croissance humaine prélevée sur cadavres par le garçon d’amphithéâtre et les victimes de l’encéphalite de Creutzfeld Jacob transmise : combien d’indemnisations et, au minimum, de reconnaissances des souffrances ? Quant aux victimes du distilbène prise par les mères et les grands-mères, les victimes actuelles devraient retrouver les ordonnances d’il y a 40 ans pour que le tribunal s’y intéresse ?

Les victimes actuelles du Gardasil, « les filles et le gardasil.com », ont intérêt à se serrer les coudes et compter sur l’amplificateur Internet pour se faire entendre et tenter d’éviter de nouvelles victimes pour le seul profit des labos et de leurs complices.

Nicole Delépine