«  TOUCHE PAS A MA THYROIDE »

 

Quelques réflexions à propos du livre de l’avocat Emmanuel Ludot, sorti le 29 mars 2018 Fauves Editions, écrit à la suite de nombreuses plaintes de patients incommodés par le changement de formule de leur médicament habituel, la lévothyroxine.

 

Alors que la France était plongée dans la problématique de l’obligation vaccinale soulevée brutalement lors de la présentation du premier ministre à l’assemblée début juillet 2017, survint un autre scandale en ces mois d’été déjà bien agités.

 

Découverte du nombre considérable de personnes (malades ou non) traitées par lévothyroxine et dont une partie d’entre elles sont indisposées par la nouvelle formule imposée depuis Mars 2018.

Des milliers de patients -le plus souvent des femmes- se plaignent de troubles divers et variés depuis qu’on leur a imposé subrepticement un changement de formule du médicament qu’ils prennent souvent depuis de très longues années, le lévothyrox, substitut des hormones thyroïdiennes naturelles dont ils manquent.

Plusieurs interrogations vont naitre rapidement de l’ampleur méconnue du problème : trois millions de français sont traités par cette hormone de substitution : malades auxquels on a retiré la thyroïde, (pour un cancer avéré, ou un goitre, ou des nodules suspects) ou chez lesquels on a porté un diagnostic d’hypothyroïdie.

Hypothyroïdie parfois discutable car la recherche, quasi systématique, d’une insuffisance de la fonction thyroïdienne a conduit au traitement de formes d’hypothyroïdie « limites »[1].

Cancers papillaires qui pour la plupart auraient dû échapper à un traitement actif car comme pour le sein et la prostate, le dépistage par l’échographie a entraîné la découverte de petits cancers papillaires bien différenciés qui n’auraient jamais évolué, (surdiagnostics) conduisant à une brutale « épidémie mondiale »[2] et à des surtraitements (thyroidectomie totale et lévothyrox à vie) dont le nombre de victimes a été évalué à plus de 500 000 par l’OMS[3].

 

Négation initiale des responsables politiques et de nombreux médecins de la réalité des troubles ressentis par les plaignants.

Curieusement les plaignantes se font fait traitées d’hystériques, d’autant qu’il s’agit le plus souvent de femmes. Elles ont d’abord été méprisées par des médecins et des officiels qui les ont traitées de folles, de simulatrices, de déprimées, et ont accusé les réseaux sociaux de susciter une fausse polémique ! « A la pharmacie, on lui a dit que c’était juste le paquet qui avait changé ».  Trop de professionnels soumis à l’autorité (qui ne peut se tromper !) ont accusé les patients de manipulation ou de délire contagieux.

Où sont passées la compassion et l’écoute chères à Hippocrate ?  Signe supplémentaire de l’agonie de la médecine humaniste, humaine (normale ! ) car même si ces malades s’étaient trompés, ils méritaient d’être écoutés. Leur asséner le désormais classique : « c’est dans la tête » ne pouvait qu’aggraver la défiance des patients et de leur entourage envers des médecins parfois robotisés et d’autres réduits au silence, coupables de soumission à la parole officielle. Cette absence d’écoute, associée à un sentiment de supériorité des médecins vis-à-vis du patient, conduisent beaucoup de ces derniers à perdre confiance dans les traitements efficaces et les poussent parfois vers des alternatives peu scientifiques qui leur font perdre le bénéfice de la médecine académique. Quel gâchis !

Alors, en même temps que les patients tentent de trouver des solutions à leurs besoins, en cherchant à l’étranger des médicaments équivalents qui pourraient leur convenir mieux, d’autres se tournent vers la justice, et en particulier vers Maitre Emmanuel Ludot. Il est certain que ces bizarreries liées, tant au nombre de personnes concernées que la négation du problème par l’autorité pendant plusieurs semaines voire mois, conduisent à se poser la question : pourquoi ? Que se cache-t-il derrière ce médicament -lévothyroxine- au premier rang des drogues les plus vendues dans le monde ?

 

Découverte d’effets secondaires du même genre dans plusieurs autres pays qui ont changé leur formule

 Alors que nos autorités ministérielles feignent la surprise, on découvre dans ce document les nombreuses « histoires » comparables survenues dans d’autres pays à l’occasion de changements de formules de thyroxine.  Alors pourquoi feindre l’étonnement ?

C’est l’enquête que Maitre Ludot a menée. Et on lit ce livre comme un roman qui malheureusement met en lumière les liens étroits entre les pouvoirs politiques et l’industrie pharmaceutique, et la délocalisation en Chine de la fabrication de la lévothyroxine, programmée dès 2012. Un vrai roman policier … Trouverez-vous les coupables  ?

 

Bonne lecture !

 

[1] Formes qui ne rentrent pas dans les strictes applications des référentiels de bonne de bonne pratique

[2] Le nombre de diagnostics de cancers de thyroïde a été multiplié par 6 à 8 sans augmentation de formes graves

[3] https://www.prevention-sante.eu/actus/depistages-cancers-utiles-lon-presente et en particulier le cas du dépistage massif des cancers thyroïdiens avec son lot de surdiagnostics et de surtraitements.

MEDICAMENTS ANTICANCEREUX PEU UTILES, SOUVENT TOXIQUES ET HORS DE PRIX

par Gérard et Nicole DELEPINE

 

SORTIE CHEZ MICHALON LE 26 OCT 2017

DISPONIBLE DANS TOUTES LES BONNES LIBRAIRIES ET EN LIGNE

 

Et voici le petit dernier !

A la suite de la publication des précédents livres et singulièrement « CANCER les bonnes questions à poser à votre médecin », en vue d’aider les patients à retrouver un dialogue équilibré avec leur médecin, de nombreux patients nous ont joint pour « en savoir plus » de la part de médecins retraités, non suspects de conflits d’intérêt.

Dans le livre suivant « soigner ou obéir » nous tentions de sensibiliser les citoyens aux dangers de la médecine gouvernée désormais par le ministère de la santé en vertu de l’article 1 de la loi santé parue au JO en janvier 2016. Le monopole du traitement du cancer en France mis au point par les plans cancer successifs depuis 2003 se renforçait avec tous ses dangers de traitement choisi selon les recommandations nationales uniformisées à toute la France.

Nous avions dénoncé à cette occasion la modification des critères d’obtention des AMM pour les médicaments et ses dangers. Dans tous les pays soumis à ces nouvelles réglementations qui associent mise sur le marché express, (sans évaluation correcte de l’efficacité ni des complications) des nouvelles d rogues commercialisées à des prix défiants tout bon sens qui menacent l’existence même des systèmes d’assurance santé solidaire de tous les pays.

Nous avons constaté, comme beaucoup d’autres, que la majorité des molécules anticancéreuses mises récemment sur le marché n’apportent pas de bénéfices pertinents aux malades. Il ne s’agit pas de médicaments inefficaces au sens premier, mais de drogues trop peu efficaces et/ou trop toxiques pour que les malades en tirent un bénéfice pertinent (et surtout leur durée de vie) du fait d’une balance bénéfices/risques négative.

Pour savoir si ce phénomène était cantonné aux drogues utilisées dans les cancers précédemment étudiés dans notre livre de 2016, nous avons analysé d’autres médicaments essentiellement en fonction des demandes de nos correspondants internautes.

Et le constat est affligeant : près de 80% des médicaments anticancéreux mis sur le marché depuis 2003 l’ont été sans avoir apporté la preuve qu’ils pouvaient être utiles aux malades et la revue de la littérature à plus long terme montre qu’ils sont trop peu efficaces ou dangereux, sans que leur AMM soit suspendue.

L’EMA (agence Européenne du médicament), et la FDA américaine ont été créées pour assurer sécurité et efficacité des médicaments après les catastrophes et les scandales de médicaments, tels que ceux du distilbène dans les années 1950. Mais le lobbying des big pharma auprès des politiques et les liens d’intérêts des experts avec les firmes pharmaceutiques ont abouti en ce nouveau siècle à une politique axée sur la promotion de l’ «innovation » (confondue avec le progrès) reposant prioritairement sur la génétique comme si la foi avait remplacé l’analyse scientifique.

Depuis plus de 15 ans, sous prétexte de « soutien à l’innovation » (en réalité à l’industrie), les AMM sont délivrées le plus vite possible sans preuve réelle d’efficacité et de faible toxicité des médicaments. Schématiquement, les agences ne se basent plus sur la balance avantages/risques pour les malades, mais seulement sur l’efficacité de la drogue sur la tumeur, et se contentent de critères subjectifs (taux de réponse à trois mois ou durée de stabilisation tumorale pompeusement rebaptisée « durée de survie sans progression »), au lieu des critères objectifs classiques, tels que la durée de survie globale ou le taux de guérison.

L’insuffisante efficacité de l’EMA[1] et de la FDA[2] est mise en évidence depuis déjà longtemps. De nombreux articles[3] [4] [5] [6] [7]dénoncent la faiblesse des preuves d’efficacité et d’innocuité des nouveaux médicaments qu’elles autorisent à la vente et leur incapacité à obtenir des firmes les résultats des études complémentaires qu’elles se sont pourtant engagées à fournir.

Le parlement européen [8] doute également de l’objectivité des experts et menace régulièrement de ne pas reconduire le budget de l’EMA. Le Canard Enchaîné [9], la revue Prescrire[10] et les associations de consommateurs européens[11] vont dans le même sens.

 

Les modifications des règles d’obtention de l’AMM[12] délivrées par l’EMA permettent aux firmes de profiter plus longtemps des bénéfices financiers liés aux brevets, mais expose les malades aux risques d’une drogue insuffisamment testée, d’autant que ses autorisations s’imposent à tous les pays de l’UE et donc à la France. On transforme ainsi, à son insu, le malade en cobaye involontaire, ce qui est contraire à son intérêt, au code de Nuremberg et à la déclaration d’Helsinki de l’Association Médicale Mondiale.

 

L’étude des quelques drogues symboliques, met en évidence la nocivité des ces AMM « pony express» qui conduisent à des pertes de survie chez certains malades : 12 mois pour les malades traités par maintenance Iressa[13],par rapport à rien, 3 mois de survie en moins que la chimiothérapie avec le tarceva dans les cancers du poumon sans sélection génétique[14], 45 jours de survie en moins lors de l’ajout d’erbitux à la chimiothérapie des cancers du colon[15].

 

Nous développons dans ce livre l’Avastin*, drogue présentée dès 2005 comme miraculeuse dans différents cancers, jusqu’à sa suspension d’AMM dans le cancer du sein aux USA puis la notation par la HAS , ASMR (amélioration du service médical rendu) mineure en France dans cinq indications.

 

Nous soulignons les fréquentes modifications d’AMM des thérapies ciblées, qui témoignent de la découverte tardive d’une balance avantages risques défavorable dans certains sous-groupes[16] après qu’elles aient nui aux malades qui les ont subies ,et confirment que les études fournies pour obtenir l’AMM étaient tout à fait insuffisantes.

 

En fin de livre, après les quelques drogues choisies à titre d’exemples, nous rappelons sur les articles internationaux qui mettent en évidence ces dérives médicamenteuses depuis le début des années 2000 et sur nos propres études présentées au colloque de sous et surmédicalisation d’Avicenne d’avril 2017. Sur 32 études pivots [17] une confirmation complète des résultats présentés à l’EMA n’a été observée que dans à peine 30% des cas. Les résultats présentés aux agences du médicament minorent la toxicité dans la moitié des cas (16/32) et surestiment l’efficacité dans un tiers, faussant ainsi l’évaluation de la balance avantages/ risques en faveur de la nouvelle drogue.

 

Nous avons pensé que ce livre pourrait être utile, aux citoyens pour comprendre le monde actuel de la médecine cancérologique, aux malades pour interroger leurs cancérologues souvent heureux de sortir de leurs habits de robots imposés par la politique ministérielle, et aux médecins pour reprendre leur liberté par rapport aux ukases de l’institut national du cancer, via les RCP, réunions de concertation multidisciplinaires.

 

Les articles de grandes revues médicales (trop souvent écrits par des employés temps plein du labo), ou les « informations » délivrées par des professeurs liés aux firmes (souvent plusieurs , des sociétés savantes ou associations de malades sponsorisées sont très trompeuses surtout par leurs présentations. L’information utile est le plus souvent noyée dans un océan d’informations publicitaires sans cesse renouvelées par les firmes et de témoignages individuels sans grand intérêt scientifique. Les publications officielles de la FDA ou de l’EMA sont difficiles à décrypter, tant elles mettent en avant la fameuse « survie sans progression » (stabilité tumorale) et qu’elles oublient de mentionner la survie globale ou le risque de décès dû au médicament. Il faut se méfier particulièrement des essais « ouverts »[18] évalués sur des critères subjectifs (durée de survie sans progression, taux de réponse), des articles qui ne donnent pas la durée de survie globale en affirmant que « c’est prématuré », ou qui prétendent « notre médicament diminue de 30% le risque de mort ou de progression de la maladie » sans fournir ni les pourcentages absolus, ni les courbes de survie globale à 5 ans et des articles où les liens d’intérêts des auteurs ne sont pas mentionnés…

Dans ce livre, nous essayons de passer quelques messages importants.  

1°) l’AMM d’un médicament récent ne constitue plus un gage d’efficacité ni de sécurité, comme le constatait déjà G Apolone en 2005[19] et l’ont confirmé Lexchin en 2012 aux USA et R [20]Banzi et les associations de consommateurs en Europe[21] [22].

la « médecine de précision » est le plus souvent un leurre qui bénéficie d’une propagande trompeuse opiniâtre sans apporter de progrès indiscutables dans le traitement des tumeurs solides comme le démontre Vinay Prasad[23].

3°) le malade auquel on propose un « nouveau médicament miracle » devrait exiger avant de donner son accord au traitement proposé, la communication des articles princeps qui le démontrent et à consulter la fiche de transparence de la HAS pour vérifier que sa survie globale a des chances d’être réellement améliorée.

4°) Enfin nous essayons de faire comprendre aux citoyens que le prix démesuré des nouveaux médicaments et les charges imputées à la sécurité sociale menacent notre système de santé. lorsque le ministère accepte de payer 5000 euros par mois pour un médicament globalement peu utile et/ou trop toxique, c’est au détriment, non seulement des malades qui le prendront, mais aussi de l’ensemble des citoyens à qui on refusera le remboursement des lunettes, des appareils dentaires et des appareils auditifs et qu’on oblige à contracter une assurance complémentaire santé de plus en plus chère.

 

[1] La revue Prescrire • L’année 2016 du médicament : un système qui favorise l’imitation plutôt que la recherche de réels progrès Février 2017 • Tome 37 N° 400

[2] US Government Accountability Office “Drug safety – Improvement needed in FDA’s postmarket decision-making and oversight process” Report GAO-06-402, 2006. www.gao.gov: 63 pages.

[3] Naci H et al. Why the drug development pipeloine is not deliverign better medicines. BMJ 2015; 351: h5542

[4] L D, Lexchin “Why do cancer drugs get such an easy ride?” BMJ 2015; 350: h2068 doi: 10.1136/bmj.h2068

[5] European Medicines Agency. “Guideline on the scientific application and the practical arrangements necessary to implement the procedure for accelerated assessment pursuant to article 14(9) of regulation (EC) No 726/2004” EMA/CHMP/697051/2014-Rev. 1. Public Consultation launched on 23 July 2015.

[6] Frank C et al “Era of faster FDA Approval has also seen increased blackbox warning and market withdrawals” Health Affairs 2014; 33(8): 1453-1459.

[7] Kim C, Prasad V, 2015. Cancer drugs approved on the basis of a surrogate end point and subsequent overall survival: An analysis of 5 years of US Food and Drug Administration approvals. JAMA Internal Medicine.

[8] ECA (European court of auditors) (2012), Management of conflict of interest in selected EU Agencies ; Special Report no 15 2012 [archive] ; ISBN 978-92-9237-876-9

[9] « Le gendarme européen du médicament testé corrupto-positif », Le Canard enchaîné, 7 décembre 2011, p. 3.

[10] LA REVUE PRESCRIRE Agence européenne du médicament : confite d’intérêts JUILLET 2012/TOME 32 N° 345 • PAGE 535

[11] CRIIGEN, Fondation Sciences Citoyennes et ENSSER (European Network of Scientists for Social and Environmental Responsibility) Santé : l’expertise en question. Conflits d’intérêts et défaillances de l’évaluation 4 mars 2010 au Parlement européen

[12] approval under exceptional circumstances”, “conditional marketing authorisations” and ‘’accelerated assessment’.

[13] K Kelly et al Phase III Trial of Maintenance Gefitinib or Placebo After Concurrent Chemoradiotherapy and Docetaxel Consolidation in Inoperable Stage III Non–Small-Cell Lung Cancer: J Clin Oncol 26:2450-2456. © 2008

[14] Garassino and TAILOR trialists. Erlotinib versus docetaxel as second-line treatment of patients with advanced non-small-cell lung cancer and wild-type EGFR tumours Lancet Oncol. 2013 Sep;14(10):981-8

[15] C Tol et al Chemotherapy, Bevacizumab, and Cetuximab in Metastatic Colorectal Cancer N Engl J Med 2009;360:563-72

[16] par exemple maintenance par tarceva pour les malades souffrant de cancer des poumons sans mutation EGFR

[17] G. Delépine N. Delépine , S Alkhallaf Les résultats des études « pivot » en cancérologie sont-ils fiables ? 6ème colloque « Sur- et sous-médicalisation, surdiagnostics et surtraitements », les 28 et 29 avril 2017 à Bobigny

[18] C’est à dire réalisé alors que le malade et le médecin savent quel traitement est attribué au malade

[19] G Apolone « new anticancer agents are still often approved on the basis of small single arm trials that do not allow any assessment of an ‘acceptable and extensively documented toxicity profile and of end points such as response rate, time to progression or progression-free survival which at best can be considered indicators of anticancer activity and are not ‘justified surrogate markers for clinical benefit » in Ten years of marketing approvals of anticancer drugs in Europe: regulatory policy and guidance documents need to find a balance between different pressures British Journal of Cancer (2005) 93, 504–509

[20] Lexchin J “New drugs and safety: what happened to new active substances approved in Canada between 1995 and 2010?” Archives of Internal Medicine 2012: 172:1680-1.

[21] Rita Banzi « In most cases there was limited evidence supporting the positive benefit–risk balance at the time of approval. Delays or discrepancies in the fulfilment of obligations allowmedicinal products with unsettled benefit–risk profiles onto the market for several years. »Approvals of drugs with uncertain benefit–risk profiles in Europe European Journal of Internal Medicine 26 (2015) 572–584

[22] Joint response to EMA public consultationA PRIME example of how EMA is pushing for accelerateurs et des laboratoires pharmaceutiqueed market approvals, but at what cost for patients? 23 December 2015

[23] Vinay Prasad «When considerd objectivly , the prospects and potential of precision oncology are sobering Precision oncology has not been shown to work, and perhaps it neverwill» The precision-oncology illusion Nature september 2016, 537 Precision medecine outlook perspective © 2016 Macmillan Publishers

22 European Medicines Agency (2015). Reflection paper on a proposal to enhance early dialogue to facilitate accelerated assessment of priority medicines (PRIME). Draft. EMA/CHMP/55760/2015

23 European Medicines Agency. Glossary. Available at http://www.ema.europa.eu/ema/index.jsp?curl=pages/document_library/landing/glossary.jsp&mid=&startLetter=I

24 Fojo T, Mailankody S, Lo A. Unintended consequences of expensive cancer therapeutics – the pursuit of marginal indications and a me-too mentality that stifles innovation and creativity. The John Conley lecture. JAMA Otolaryngol Head Neck Surg 2014;140:1225-36

25 Kim C, Prasad V, 2015. Cancer drugs approved on the basis of a surrogate end point and subsequent overall survival: An analysis of 5 years of US Food and Drug Administration approvals. JAMA Internal Medicine.

Rien ne va plus dans la santé. Chacun le sait, le sent, l’éprouve qu’il soit citoyen, patient ou proche, soignant, médecin hospitalier ou libéral, pharmacien, etc. Tous ont compris que la finance mondiale est reine, tous ont compris que l’industrie pharmaceutique se taille lapant du lion, refuge de la bourse et source de dividendes douteux…

Découvrez le nouveau livre de Nicole et Gérard Delépine.

Auteurs : Nicole et Gérard Delépine

Maintenant qu’on vous a diagnostiqué un cancer, il est nécessaire que vous en sachiez davantage à propos de votre état et des options thérapeutiques qui s’offrent à vous…

À ce stade, nombreux ne savent plus quoi penser ni vers qui se tourner. Pourtant, à qui confier ses angoisses, ses doutes et les mille questions qui surgissent durant les longues heures d’insomnie, sinon à votre médecin ?
De quel type est mon cancer ? À quel stade en est-il ? Quelle chirurgie peut-on me proposer ? Quels sont les résultats connus des nouveaux traitements ? Posez les bonnes questions vous sortira de l’état de faiblesse dans lequel l’annonce de la maladie vous a plongé et contribuera ainsi à reéquilibrer le dialogue avec votre médecin.
Au-delà des questions générales, cet ouvrage pratique s’articule autour de question/réponses ciblées concernant les cancers les plus fréquents (cancer du sein, cancer du poumon, cancer de la prostate) et précise certains termes médicaux et législatifs en vigueur.

À l’heure où la santé est devenue une marchandise comme les autres, il est plus nécessaire que jamais de nourrir le colloque singulier médecin/patient en aidant les malades à obtenir toutes les informations les concernant, comprendre les traitements proposés – en d’autres termes, à redevenir sujets et non plus seulement objets de soins.

Paru le 12 Novembre 2014 – ISBN 1030200009 – 212 pages

Depuis le mois de juin, parents et soignants ne cessent de se battre afin que l’unité puisse continuer à exister : manifestations, grèves de la faim, pétitions, recours déposé au TGI de Paris, demande en référé déposée pour obtenir la suspension de la fermeture du service. Le 7 août, l’AP-HP a profité de l’arrivée en âge de retraite du Dr Nicole Delépine pour fermer ce service dérangeant. La raison n’est aucunement crédible : ferme-t-on un hôpital lorsque le directeur prend sa retraite ?

Mouton noir des patrons d’oncologie pédiatrique, Nicole Delépine a toujours dénoncé l’inclusion trop rapide des enfants dans des protocoles d’essais, dont le plan cancer 2014-2019 entend doubler le nombre. Son unité, à l’hôpital Raymond
-Poincaré de Garches, proposait des soins adaptés à chaque patient. En plus des essais thérapeutiques, elle offrait l’information et le choix sur des traitements éprouvés, et refusait le monopole de traitement que la police de la médecine voudrait voir appliqué universellement, au profit de l’industrie pharmaceutique et de ses nombreux alliés. Le combat se poursuit désormais avec ce livre, cri d’alerte, de rage et d’urgence de Nicole Delépine qui, au nom des enfants oubliés de l’hôpital public, livre ici sa version des faits : pourquoi une telle violence contre les grévistes ? Pourquoi interdire de visite familles, dames en rose et autres bénévoles ? Pourquoi harceler les familles, les praticiens, le personnel et suspendre les médecins ? Pourquoi cet acharnement contre une unité à qui le ministère de la Santé a reconnu en 2004 la liberté des choix thérapeutiques et le droit d’échapper aux essais et traitements standardisés ? La bombe à fragmentation lancée sur l’unité de Garches en toute illégalité est symbolique de la mort de la liberté de soigner. Nicole Delépine appelle au devoir de résistance. Puissent citoyens et soignants s’unir pour qu’à nouveau liberté et respect des droits fondamentaux de l’Homme riment avec médecine libérée du poids des lobbies.

Paru le 14 Février 2013 – ISBN 284186684X – 320 pages

Depuis le début des années 2000, le cancer a été déclaré priorité de santé publique en France bien que la mortalité liée au cancer ne cesse de diminuer depuis trente ans.

Sous prétexte d’équité, la cancérologie bascule dans le despotisme bureaucratique coûteux via les plans cancer successifs (plan cancer 2009 – 2014 : 1,970 milliard d’euros), bafouant le droit du patient au libre choix de son traitement, par le détournement systématique des malades vers les réseaux obligatoires. De fait le budget de la Sécurité sociale, environ 144 milliards d’euros pour la maladie (14 milliards pour le cancer) échappe en partie à la Bourse. Pour récupérer cette manne financière, il faut casser le système et poursuivre sa privatisation.

Nicole Delépine dénonce le basculement de notre système de santé, montre comment la convergence des intérêts politiques au service des marchés financiers, des lobbys médicaux et de l’industrie pharmaceutique a conduit à une OPA sur le marché du cancer. Elle appelle à une prise de conscience des enjeux et des mécanismes de la destruction de la médecine française, interpelle les politiques, attire leur attention contre l’occultation des conflits d’intérêt. Elle revendique la dignité de soigner.

Fille de l’un des fondateurs de la Sécurité sociale, Nicole Delépine est responsable de l’unité d’oncologie pédiatrique de l’hôpital universitaire Raymond Poincaré à Garches (APHP). Thérapeute engagée, elle a déjà publié La face cachée des médicaments, Ma liberté de soigner et Neuf petits lits au fond du couloir aux éditions Michalon pour défendre en cancérologie pédiatrique une médecine de pointe, humaine et individualisée.

Paru en Mai 2011 – ISBN 284186569X – 304 pages

Les scandales successifs du Distilbène, du Vioxx ou du Mediator, retirés très tardivement du marché, ne sont pas arrivés par hasard. La « chaîne du médicament » – de la recherche préclinique aux essais thérapeutiques en passant par l’autorisation de mise sur le marché (AMM), la fixation des prix, le taux de remboursement et la surveillance post-AMM – souffre d’innombrables dysfonctionnements.

Désormais les firmes pharmaceutiques contrôlent presque tout, et la pression populaire, instrumentalisée par la propagande publicitaire, a conduit à une accélération du processus de commercialisation. Le médicament est devenu une marchandise qui obéit essentiellement à l’économie de marché.

Nicole Delépine dresse ici un tableau sans complaisance de la dérive du système de santé français, orienté par les lobbies pharmaceutiques. Nicole Delépine tente de sensibiliser les patients aux dangers des médicaments et d’alarmer médias et politiques sur leur passivité.

Une analyse argumentée et courageuse qui propose des solutions pour sortir de ce cercle infernal et imposer une véritable démocratie sanitaire.

Lire en ligne et/ou télécharger l’article exclusif de la journaliste de Dixit ! Le Blog : « La face cachée des médicaments – Une odyssée hallucinante dans les coulisses du système de santé.

Pour la médecine, contre la pensée unique

Paru en Février 2006 – ISBN 284186281X – 203 pages

Sous couvert d’imposer à notre pays une « médecine fondée sur les preuves », on assiste depuis quelques années au démantelement en règle de notre système de soins et de protection sociale. Maître mot de cette orientation idéologique devenue une véritable religion pour certains : la standardisation.

Désormais, pour être « scientifiquement correct », les traitements doivent être uniformisés, les soignants robotisés et les patients normalisés.

Ces dérives, encouragées par les grandes firmes pharmaceutiques et appliquées par une bureaucratie tatillonne, ont élevé les essais thérapeutiques au rang d’horizon indépassable pour tous les traitements à venir. Et malheur aux médecins, malades et familles qui ne se convertiraient pas à ce nouveau dogme !

A la fois témoignage bouleversant sur son vécu auprès d’enfants malades du cancer et réquisitoire aurgumenté contre un système de plus en plus totalitaire qui rejette les fondamentaux de la médecine d’Hippocrate, l’ouvrage du docteur Nicole Delépine est surtout un vibrant plaidoyer pour la liberté thérapeutique.

Voir l’interview de Nicole Delépine sur I>Télé.

Paru en Juin 2000 – ISBN 284186135X – 180 pages

L’unité d’oncologie pédiatrique de l’hôpital Avicenne de Bobigny ne compte que neuf lits. C’est là que, depuis 1999, le docteur Nicole Delepine et son équipe soignent des enfants atteints de diverses formes de cancer, après avoir été « priée » de quitter l’hôpital Robert Debré, son travail étant mal accepté par des membres influents de l’oncologie pédiatrique française.
Pourtant elle ne fait que s’inspirer des travaux du professeur américain Gerald ROSEN, unanimement reconnu par la communauté médicale internationale comme l’un des meilleures spécialistes du cancer. Des méthodes qui, manifestement, se heurtent à la rigidité et à l’hégémonie de certains « mandarins » régnant aujourd’hui sur l’hôpital.
Un comportement regrettable pour Nicole Delepine qui, forte de ses résultats, du soutien des familles et de nombreux collègues français et étrangers, a décidé de témoigner.
Ce livre, bouleversant, révoltant, militant, n’est ni un règlement de comptes, ni même un plaidoyer dans lequel Nicole Delepine s’attribuerait des mérites qu’elle serait seule à posséder. Il n’a qu’une ambition : rappeler que la mission de l’hôpital public ne peut se concevoir qu’au service des patients par l’exercice quotidien d’une médecine humaine et individualisée.

Ces neufs petits lits sont situés en France dans le service hospitalier de Nicole Delepine. Elle accueille avec son équipe les enfants atteints du cancer. Il en faut du courage car il ne suffit pas de combattre la maladie, mais aussi les lourdeurs administratives, les luttes d’influence et de pouvoir, les méthodes. Ceux qui sortent des protocoles établis sont catalogués de délinquants, mis de côté, le nombre de lits est diminué. Il a fallu dans le passé trouver une alternative aux menaces de suppression du service.
Sur la durée les résultats sont là. Grâce à leurs connaissances, à une médecine individualisée, des enfants sont sauvés, des mutilations évitées.
Les soignants tirent leur force de la foi en une médecine au service du patient, du sourire des enfants, du soutien des familles, et de ceux qui croient en l’équipe du Docteur Nicole Delepine qui malgré ou qui grâce aux difficultés a su rester soudée.

Un regard poignant sur le monde de la cancérologie enfantine.