A la suite de la parution de la « face cachée des médicaments » Frédérique Ahondt avait publié cette interview qui résume notre parcours de médecin et que je vous invite à lire.
Effectivement en raison du hold-up de la médecine par la bureaucratie, les médecins ne sont plus libres de leurs prescriptions, enfermés dans des injonctions des agences de santé, bras armé du ministère. Ils doivent obéir au risque, en cas de désobéissance d’être jetés, diffamés et in fine interdits de soigner. Certes, de nombreux médecins amoureux de leur métier, tentent de résister, sont sur le fil du rasoir, mais nous sommes robotisés et il faut prendre ces nouvelles conditions en compte dans la « confiance » qu’on peut accorder aux prescriptions, surtout celles dans le cadre de « protocoles » très formatés dans lesquels vos docteurs n’ont plus grand chose à dire, malgré leurs efforts.
« Quels conseils pourriez-vous donner aux personnes qui doivent affronter l’épreuve d’une maladie grave?
Il y a quarante ans, je vous aurais répondu : « Faites confiance aux médecins ! ». Maintenant, il faut être extrêmement vigilant. Lorsqu’un médecin vous prescrit un traitement ou qu’il vous donne un médicament, il faut lui demander pourquoi il vous propose celui-ci plutôt qu’un autre… Surtout concernant les nouveaux médicaments. Connaît-il suffisamment les effets secondaires ? Est-il suffisamment informé ? Je crois qu’il est absolument nécessaire d’interroger les médecins et de se prendre en mains. Si on reste passif… On est fichu ! Dans notre service, je le vois bien, nous avons beaucoup de chance. Les patients que nous avons sont des personnes intelligentes qui ont réfléchi et ne sont pas restées « dans le moule » en acceptant « qu’il n’y avait plus rien à faire »… Il faut que les gens se battent, qu’ils cherchent, qu’ils lisent des études, deux ou trois articles, qu’ils se renseignent. Chacun peut trouver autour de lui des sources d’informations : Internet, un ami ou un médecin de confiance, des personnes ayant fait quelques études ou des recherches sur le sujet, pour aider à faire le tri. On demande au patient d’être acteur de son traitement, pas d’être « le gogo qui accepte tout ». Il ne doit pas hésiter à discuter, pour comprendre. Dans le cadre des essais thérapeutiques par exemple, il ne faut pas que le consentement éclairé soit une vaste fumisterie… Une véritable information doit être donnée. Pas en dix minutes ! Le patient doit être averti des risques et des effets secondaires et le médecin ne doit pas se retrancher derrière l’excuse « qu’il n’y a rien d’autre à faire » et que « tout le monde fait pareil en France ou en Europe ». Ce genre de discours, c’est celui du monopole et de la pensée unique que les puissants veulent imposer à la médecine.
Souvent, lorsque les parents des petits patients me remercient parce que leur enfant est tiré d’affaire, je leur dis que ce sont eux qui ont sauvé leur gamin… Pas moi ! Ce sont eux qui ont réagi et sont allés chercher ce qui se faisait ailleurs. Ce sont eux qui ont d’abord sauvé leur enfant. Nous, nous leur avons donné des outils…
» Dans votre livre, vous démontrez le poids financier écrasant des firmes pharmaceutiques. Malgré ce pouvoir économique considérable, pensez-vous qu’il y a un réel espoir pour la médecine de demain ? Que les choses vont changer ?
Je suis plutôt optimiste… Sinon, je ne ferais pas de la cancérologie ! Oui, je pense qu’il y a de l’espoir. Les gens finiront par prendre les choses en mains. On sent bien que les choses bougent… L’impérialisme du fric, le « tout fric » de notre petit occident va forcément exploser. Il y a beaucoup de médecins qui ont envie d’exercer leur métier honnêtement, proprement, mais on ne leur en donne pas les moyens. Ce n’est pas eux qui détiennent le vrai pouvoir. Malheureusement, il y a une petite proportion de gens qui détiennent le pouvoir économique, politique, et celui d’imposer aux autres leurs décisions et leurs façons de faire. Il suffirait de parvenir à faire sauter cette chape de plomb des 10 à 15 % de décideurs et de laisser les médecins soigner et prescrire en leur âme et conscience. Il faudrait arrêter de multiplier toutes ces instances, supprimer les 20.000 agences, etc. Nous faisons quinze années d’étude pour nous entendre dire : « Appliquez ce que l’on vous dit d’en haut ». Pas besoin de faire quinze années de médecine pour ça… Juste un bon ordinateur pour nous dire ce que nous devons faire !
Effectivement nos enseignants sont devenus des machines à vendre des médicaments, mais cela peut cesser s’il y a une volonté suffisante pour que cela cesse. On pourrait peut-être aussi essayer de nommer les gens sur des critères plus intelligents que sur le nombre de publications qu’ils ont fournies… Changer les critères de nomination pour en revenir à la clinique. En quelques années seraient nommées des personnes qui seraient des médecins et pas des marchands. Tout ceci est soluble. Cette évolution suivra celle de la société. Il suffirait juste de faire sauter le bouchon de la Pensée Unique, celle qui bloque nos sociétés et empêche aussi les scientifiques de travailler librement. »
propos recueillis par Frédérique Ahondt
lire la totalité de l’interview sur http://www.neosante.eu/dr-nicole-delepine-les-medecins-sont-devenus-des-marchands-de-medicaments/ car notre combat reste le même !