Archive d’étiquettes pour : HAS

l’Académie de médecine et la Haute Autorité de Santé ne se déshonorent-elles pas en mettent la santé des Français encore plus en danger en refusant la réintégration des soignants vaccino prudents ?

25/07/2022 (2022-07-25)

Par le Dr Gérard Delépine

Jadis ces deux institutions analysaient les faits avérés et se comportaient souvent en scientifiques. Mais depuis le covid, leurs avis[1] sont manifestement dictés par le souci de ne pas déplaire et de justifier le crédo politique gouvernemental. Elles se comportent en grands inquisiteurs du dogme officiel. La dernière manifestation de cette dérive antiscientifique est leur refus de réintégrer les soignants vaccino prudents.

Si les membres de ces deux institutions avaient voulu répondre objectivement à la pertinence de la réintégration des soignants, ils auraient dû évaluer :

  • 1°) Le risque de contamination que représentent les soignants non vaccinés
  • 2°) L’efficacité des vaccins à prévenir la transmission et à diminuer le risque de formes graves et de morts
  • 3°) Les conséquences de l’exclusion des soignants sur leur déficit dramatique

Or curieusement leurs communiqués ne présentent aucune analyse argumentée des faits établis sur ces trois points cruciaux. Nous le ferons donc à leur place.

Les soignants sont-ils des vecteurs notables de contamination covid ? Non !

Les soignants seraient plus fréquemment atteints par la maladie que le reste de la population, mais comme ils se surveillent plus efficacement que les autres, qu’ils prennent davantage de précautions et qu’ils s’arrêtent précocement de travailler lorsqu’ils se sentent en phase d’incubation, ils ne représentent pas forcément un vecteur significatif de transmission de la maladie.

Le 23 juillet 2022, la base de documentation PubMed recensait 1242 articles répondant à « nosocomial covid ». L’analyse des articles recherchant l’origine de ces infections survenues à l’hôpital[2] montre que les causes les plus souvent retrouvées sont le non-respect des règles d’hygiène (lavage des mains) et le mauvais environnement des services (tout particulièrement le système de ventilation). Aucune de ces études n’incrimine les soignants comme source d’infection notable dans le monde réel.

Le cas d’un chirurgien infecté[3] qui n’a infecté aucun de ses contacts alors qu’il était porteur du virus comme d’ailleurs celui d’un ophtalmologiste[4] est assez démonstratif.

L’examen des infections nosocomiales d’un hôpital indien conclut ainsi :

« Malgré l’admission d’un grand nombre de patients COVID-19 et une proportion relativement importante de membres du personnel hospitalier testés positifs pour la maladie, la proportion de COVID-19 nosocomiale dans notre centre est restée faible. »

D’ailleurs avant l’apparition des pseudo vaccins, la prévention des infections covid par ces moyens traditionnels d’hygiène s’est révélée efficace que ce soit en Espagne[5] ou à Hong Kong[6]. Mais la croyance que les pseudo vaccins pourraient prévenir les transmissions risque d’inciter au relâchement de l’hygiène et d’augmenter les contaminations.

Accuser les soignants non vaccinés de constituer un vecteur de transmission significatif du covid ne repose sur aucun fait réel rapporté dans la littérature et repose sur un simple a priori quasi religieux.

Les députés pouvaient espérer mieux de ces institutions entretenues à grands frais par nos impôts !

Les pseudo vaccins sont-ils capables d’empêcher les transmissions ? Non !

Pour répondre à cette question, il suffit de consulter les données de l’OMS qui montrent que les grandes campagnes d’injection n’ont pas ralenti l’épidémie, mais au contraire l’ont plutôt stimulée. Au 19 juillet 2022 après un total de 12 219 375 500 doses administrées à près de 60 % de la population mondiale le rythme des contaminations a été multiplié par 3 passant de 8 millions par mois pendant les 10 premiers mois de l’épidémie (avant les vaccins) à 26,7 millions de nouveaux cas mensuels pendant les 18 mois de l’ère vaccinale.

L’aggravation paradoxale du risque d’attraper le covid quand on est vacciné a été initialement observée au Royaume-Uni. En 2021, entre les semaines 39 et 42, un total de 100 160 cas de COVID-19 ont été signalés parmi les citoyens de 60 ans ou plus. 89,7 % des contaminations sont survenues parmi les 89 821 Anglais complètement vaccinés contre seulement 3,4 % parmi les 3 395 non vaccinés.[7]

Cette augmentation des contaminations après vaccination s’observe dans l’ensemble des 185 pays qui ont publié leurs taux de vaccination et de contamination et confirme que « plus on est vacciné moins on est protégé » !

En Israël, une épidémie nosocomiale a été signalée impliquant 16 travailleurs de la santé, 23 patients exposés et deux membres de la famille. La source était un patient COVID-19 entièrement vacciné. Le taux de vaccination était de 96,2 % chez l’ensemble des personnes exposées (151 soignants et 97 patients). Quatorze patients entièrement vaccinés sont tombés gravement malades ou sont décédés, les deux patients non vaccinés ont développé une maladie bénigne.[8]

Les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis ont identifié comme des « comtés à transmission élevée » quatre des cinq comtés présentant les pourcentages les plus élevés de population entièrement vaccinée (99,9–84,3 %)[9]

Cette aggravation paradoxale du risque de contamination après vaccination a été soulignée par d’autres auteurs dans des revues médicales à comité de lecture[10][11]

En France on a observé aussi cette évolution paradoxale avec un nombre mensuel de contaminations multiplié par 6 depuis les injections :

L’obligation vaccinale des soignants est incapable de protéger les patients. Au lieu de diminuer le risque de contaminations des malades, l’obligation vaccinale des soignants paraît donc même susceptible de l’augmenter !

Les injections diminuent-elles le risque de forme grave et de mourir ? Non !

La consultation des données de l’OMS dément là encore totalement la propagande gouvernementale reprise par l’Académie de médecine et de la HAS qui prétendent, sans rapporter de faits avérés autres que les communiqués biaisés d’Epiphare que les injections protégeraient des formes graves.

Les formes graves sont celles susceptibles d’entraîner la mort et la mortalité observée en représente un témoin fiable. Or depuis les injections la mortalité globale n’a pas diminué dans les pays les plus vaccinés bien au contraire.

Cette courbe des mortalités au 23 juillet 2022 issue des données publiées par l’OMS les situe entre 2000 et 3000/million dans les pays champions des injections contre 183/million en Afrique très peu vaccinée, mais apôtre des traitements préventifs ou précoces par antipaludéens ou artémisine.

Cette aggravation de la mortalité Covid devient plus évidente quelques mois après l’injection. Initialement remarquée en Grande-Bretagne où, depuis avril 2022, d’après l’Office National des Statistiques plus de 90 % des morts covid touchent les multi vaccinés.

Elle s’observe maintenant aussi en France. Depuis juin 2022 la mortalité attribuée au Covid atteint 3/10 000 000 chez les non-vaccinés contre 4/10 000 000 chez les vaccinés.[12]

Les soignants qui ont refusé les injections ne sont pas des antivax comme les qualifient mensongèrement le gouvernement et les médias. Avant la crise covid ils avaient tous accepté les vaccins prévus par leur fonction, les avaient conseillés et souvent injectés à leurs patients.

Mais mieux informés que la population, ils n’ont pas voulu se faire injecter un médicament expérimental de plus issu d’une technique jamais utilisée en pathologie infectieuse avant la publication complète des résultats des essais phase 3 (prévue pour février 2023). Leurs inquiétudes avaient d’ailleurs été ravivées par les complications post injections qu’ont subies leurs collègues vaccinés avant eux.

Ces soignants ont appliqué le principe de précaution : ce sont des vaccino prudents et les très mauvais résultats actuels des pseudo vaccins montrent qu’ils avaient malheureusement raison.

Sandra, infirmière anesthésiste suspendue[13]:

« Depuis le mois de septembre, nous sommes mis en marge de la société et précarisés pour avoir simplement fait un choix légitime qui est celui de préserver notre intégrité physique en refusant ces injections »

Les appels de certains à « punir les non injectés » sont donc médicalement stupides et éthiquement nauséabonds. Comme ils concernent des médicaments expérimentaux, il s’agit d’un essai non déclaré réalisé sans consentement libre et éclairé, ce qui réitère les pratiques des expériences vaccinales nazies qui ont justifié plusieurs condamnations à mort des médecins qui les ont pratiquées.[14]

Dans cette propagande pseudo vaccinale scientifiquement infondée se disputent l’ignorance et la corruption qui mettent la vie de la population crédule en danger comme le rappelait récemment le Lancet

Les avis infondés de l’Académie de médecine
et de la HAS aggravent le manque dramatique de soignants
et mettent en danger la vie des Français.

Actuellement plus de 120 services d’urgence ne peuvent plus fonctionner normalement[15] et de nombreuses interventions chirurgicales nécessaires sont retardées faute de personnel et les déserts médicaux se multiplient partout en France. Et la seule solution proposée par le ministre Braun est la fermeture des urgences la nuit !

Le manque chronique de soignants dû aux salaires insuffisants et à la gestion bureaucratique purement financière de plus en plus tatillonne n’est pas nouveau. Il a été dramatiquement aggravé par la gestion autoritaire de la crise Covid dévalorisant les médecins généralistes, leur interdisant de prescrire selon leur conscience, instaurant une censure sévère avec création d’un délit d’opinion.

La goutte d’eau responsable de la catastrophe actuelle est l’obligation « vaccinale » d’un médicament totalement expérimental issu d’une technique expérimentale en infectiologie. En plus des 15 000 soignants officiellement interdis d’exercer, de nombreux médecins ont préféré prendre une retraite anticipée, et certains soignants en formation ont interrompu leurs études aboutissant à un déficit réel proche de 50 000.

Il existe actuellement en France largement suffisamment de soignants diplômés (312 172 médecins), mais la densité des médecins en activité baisse et certains modes d’exercice sont boudés (urgentistes, anesthésistes, chirurgiens). La suppression de l’obligation « vaccinale » ne déciderait pas tous les soignants qui l’ont refusée à reprendre leur activité, car la discrimination ignoble dont ils sont encore victimes les a profondément marqués, mais le retour de même de seulement la moitié d’entre eux soulagerait le système sanitaire en rupture.

Le refus de l’Académie de médecine et de la HAS de réintégrer les soignants vaccino prudents pérennise le manque de soignants et mettent en danger la santé des Français. Cet été et à l’automne prochain, si vous trouvez les urgences de votre hôpital fermées et s’il n’y a plus de médecin dans votre région transformée en désert médical, vous pourrez en remercierles ayatollahs de l’Académie de médecine et de la Haute Autorité de Santé


  1. [1] https://www.academie-medecine.fr/reintegrer-les-soignants-non-vaccines-contre-la-covid-19-serait-une-faute/[]
  2. [2] Grimalt JO, Vílchez H, Fraile-Ribot PA, Marco E, Campins A, Orfila J, van Drooge BL, Fanjul F. Spread of SARS-CoV-2 in hospital areas. Environ Res. 2022 Mar;204(Pt B):112074. doi: 10.1016/j.envres.2021.112074. Epub 2021 Sep 20. PMID : 34 547 251 ; PMCID : PMC8450143.[]
  3. [3] Gallo O, Peris A, Trotta M, Orlando P, Maggiore G, Cilona M, Trovati M, Locatello LG. Epidemiological analysis of a COVID-19 outbreak associated with an infected surgeon. Epidemiol Infect. 2021 Mar 25;149:e77. doi : 10.1017/S0950268821000650. PMID: 33762038; PMCID: PMC804238[]
  4. [4] Saban O, Levy J, Chowers I. Risk of SARS-CoV-2 transmission to medical staff and patients from an exposure to a COVID-19-positive ophthalmologist. Graefes Arch Clin Exp Ophthalmol. 2020 Oct;258(10):2271-2274. doi: 10.1007/s00417-020-04790-w. Epub 2020 Jun 21. PMID : 32 567 041 ; PMCID : PMC7306185[]
  5. [5] Caro-Martínez E, Abad-Collado S, Escrivá-Cerrudo B, García-Almarza S, García-Ródenas MDM, Gómez-Merino E, Serrano-Mateo MI, Ramos-Rincón JM. Nosocomial COVID-19 Infection in a Long-Term Hospital in Spain: Retrospective Observational Study. Medicina (Kaunas). 2022 Apr 21;58(5):566. doi: 10.3390/medicina58050566. PMID : 35 629 983 ; PMCID : PMC9143631.[]
  6. [6] KL, Yuen KY. Multipronged infection control strategy to achieve zero nosocomial coronavirus disease 2019 (COVID-19) cases among Hong Kong healthcare workers in the first 300 days of the pandemic. Infect Control Hosp Epidemiol. 2022 Mar;43(3):334-343. doi: 10.1017/ice.2021.119. Epub 2021 Mar 19. PMID: 33736729; PMCID: PMC8060541.ôle des infections Hosp Epidemiol[]
  7. [7] Agence britannique de sécurité sanitaire. Rapport de surveillance du vaccin COVID-19. Semaine 4328. Octobre 2021.
    https://assets.publishing.service.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/1029606/Vaccine-surveillance-report-week-43.[]
  8. [8] Shitrit P, Zuckerman NS, Mor O, Gottesman BS, Chowers M. Épidémie nosocomiale causée par la variante SARS-CoV-2 Delta dans une population hautement vaccinée, Israël, juillet 2021. Euro Surveill. 2021 ; 26 (39) doi : 10.2807/1560-7917.ES.2021.26.39.2100822.[]
  9. [9] Subramanian SV, Kumar A. Increases in COVID-19 are unrelated to levels of vaccination across 68 countries and 2947 counties in the United States. Eur J Epidemiol. 2021 Dec;36(12):1237-1240. doi: 10.1007/s10654-021-00808-7. Epub 2021 Sep 30. PMID: 34591202; PMCID: PMC8481107[]
  10. [10] Kampf G. The epidemiological relevance of the COVID-19-vaccinated population is decreasing after booster vaccination, as shown by incidence rate ratios-author’s reply. Lancet Reg Health Eur. 2022 Apr 4;16:100376. doi: 10.1016/j.lanepe.2022.100376. PMID: 35392451; PMCID: PMC8978700.
    https://www.thelancet.com/action/showPdf?pii=S2666-7762%2821%2900258-1[]
  11. [11] Bohnert JA, Ulm L, Hübner NO, Seifert U, Becker K, Kramer A. The epidemiological relevance of the COVID-19-vaccinated population is decreasing after booster vaccination, as shown by incidence rate ratios. Lancet Reg Health Eur. 2022 May;16:100372. doi: 10.1016/j.lanepe.2022.100372. Epub 2022 Apr 11. PMID: 35434686; PMCID: PMC8995670.
    https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35434686/[]
  12. [12] https://covidtracker.fr/vaximpact/[]
  13. [13] https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/gard/nimes/violent-et-malveillant-des-soignants-non-vaccines-denoncent-la-maltraitance-institutionnelle-2475517.html[]
  14. [14] https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/afe85002278/proces-des-medecins-nazis[]
  15. [15] https://rmc.bfmtv.com/actualites/societe/sante/manque-de-personnel-16-des-services-d-urgence-en-grande-difficulte_AV-202205270139.html[]
image_pdfPDF A4image_printImprimer

lire  dans agoravox la totalité de l’article décrivant le mammouth bureaucratique  (volet 2) premier volet sur agoravox delepine

 

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-bureaucratie-etouffe-le-systeme-205363

 

La bureaucratie étouffe le système de santé. Agences sanitaires et liberté de soigner, INCa, ANSM etc. Volet 2

 

voici le paragraphe concernant l’INCa, institut national du cancer créé en 2003  ET QUI DEPUIS CETTE PERIODE BLOQUE TOUTE INITIATIVE DANS CE DOMAINE

 

L’Institut National du Cancer (INCa) [11]. [12]

Classé par le ministère dans le secteur « prévention », il joue pourtant un rôle capital dans le traitement du cancer en France. Depuis sa création et au fur et à mesure du développement de ses missions, on est passé en France d’une médecine individuelle, fruit de la relation médecin patient fondé sur le colloque singulier à une médecine collective revendiquée par les instances ministérielles qui en ont décidé sans les patients, ni les médecins. L’Inca via les plans cancers successifs impose de fait le monopole de la prise en charge des cancéreux, au détriment de la liberté « thérapeutique » et du meilleur choix de traitement par le médecin pour son patient. Il viole ainsi l’indépendance du médecin inscrit dans le code de déontologie, tout en lui laissant sa responsabilité individuelle en cas de procès.

Comment est-ce acceptable. Il dépossède de plus le malade de son propre choix parmi l’éventail des solutions, car que ce soit en ville ou en public, tous les acteurs du traitement du cancer, médecins cancérologues, chirurgiens, radiothérapeutes sont soumis aux diktats de cette agence nommée par le gouvernement, et obligés d’appliquer les ordres (appelés « recommandations »). Nos diplômes ne valent plus rien devant cette dictature de l’INCa dont l’application des référentiels et inclusions dans les essais, études pivots ou « protocoles » est validée par la HAS et contrôlés par les ARS. En cas de « désobéissance » d’un médecin, s’il est installé en libéral, il perdra son autorisation de pratiquer la cancérologie, lui ôtant de fait son droit d’exercer et s’il est hospitalier, il sera exclu, via le chef de pôle, l’ARS locale et le centre national de gestion qui entérinera les desiderata de l’agence de santé. Le médecin reconnu coupable « d’incapacité à travailler en collectivité » ne pourra plus, de fait exercer son métier de cancérologue et seulement se réfugier dans l’accompagnement que d’autres que lui font aussi bien. Que de compétences, de savoir-faire perdus !

Si l’ensemble de l’établissement où se tient la réunion de concertation multidisciplinaire ne respecte pas les « quotas » imposés par les décrets de 2007 sur l’application des lois sur l’exercice de la cancéro-hématologie des plans cancer, l’interdiction pour l’établissement de poursuivre la spécialité cancérologie tombera avec le refus d’accréditation. Les quotas portent par exemple sur le nombre de prostatectomies pratiqué par un service de chirurgie urologique par an. Si le service a réalisé moins que le nombre annuel d’interventions exigées, il perdra son autorisation l’année suivante s’il n’a pas corrigé la situation. Cachez votre prostate en novembre ou décembre car le directeur fait trop souvent pression sur les chirurgiens pour inciter à la chirurgie (plutôt que la radiothérapie ou l’expectative discutées autrefois) afin de conserver son autorisation d’ouverture de la structure. Il y a des quotas pour le nombre de malades soignés par radiothérapie, ou le nombre de séances de chimiothérapie ambulatoire etc…La politique fusion- acquisition est largement favorisée par ces quotas aboutissant à la fermeture des petits établissements les plus humains et bien souvent les plus sûrs. L’argument du «  plus on en fait mieux on le fait  » avancée pour justifier ces quotas n’est guère crédible car ils sont calculés par établissement et non pas par praticien ; un gros centre où travaille dix spécialistes pourra facilement dépasser le seuil minimal qu’un petit établissement ne pourra atteindre.

Ainsi cette agence du cancer impose le monopole du traitement du cancer via les agréments des centres et des services qui imposent que tout patient atteint de cancer soit pris en charge par ce circuit UNIQUE. Les Réunions de Concertation Pluridisciplinaires (fameuses RCP qui dictent le « protocole ») imposent les traitements toujours au profit de « l’innovation » supposée automatiquement synonyme de progrès. Pratique imposée aux dépens des patients souvent privés des schémas de traitement rodés, démontrés efficaces, dont on connait les avantages et inconvénients, mais qui rapportent peu. Bien souvent les patients et les jeunes médecins ne savent même plus que ces traitements existent et sont perdus quand on leur explique la toxicité et trop faible efficacité des nouvelles drogues (thérapies ciblées et/ou immunothérapie). « Alors dois-je me laisser mourir ? » Non demandez les traitements éprouvés qui guérissaient plus de la moitié des malades atteints de cancer et plus de trois quarts des enfants cancéreux en 1985… Certes, un autre siècle. Les plus jeunes doivent relire les vieux articles publiés dans les revues à comité de lecture, non corrompues à cette époque. Pas assez souvent accessibles en intégralité sur internet, ce serait œuvre de salubrité publique d’obtenir des bibliothèques internationales qu’elles les affichent sur leur site et que l’accès en soit gratuit.

L’innovation essentiellement basée sur les recherches en génétique, largement subventionnées par l’agence, privilégie les nouvelles molécules dites innovantes qui seront inscrites sur la liste dérogatoire (liste en sus)[13] qui coûte 3 Milliards d’€ / an à la sécurité sociale pour les drogues et 2 milliards d’€/an pour les matériaux dits innovants. Ainsi la sécu paie le « cœur artificiel « en essai » afin que plus tard la société qui le commercialise touche les dividendes. Pas belle la vie ?

« Placé sous la tutelle des ministères chargés de la santé et de la recherche, « il fédère l’ensemble des acteurs de la lutte contre le cancer en France  ». Malheureusement tous ses membres sont choisis par le pouvoir dans le petit cercle des amis[14] parmi lesquels on organise des échanges de siège dont témoignent les fonctions de responsabilité successives ou concomitantes de notre ministre actuelle de la santé : présidente du conseil d’administration de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) de 2008 à 2013, membre du Comité à l’énergie atomique de 2009 à 2015, membre du conseil d’administration de l’Institut national du cancer en 2009, avant d’en être présidente de mai 2011 à février 2016, puis présidente de la Haute Autorité en Santé. L’INCa est une structure non démocratique qui impose par la loi sa gestion et les traitements du cancer en France. Ambition affichée : « contribuer à diminuer la mortalité par cancer en France et améliorer la qualité de vie des personnes atteintes d’un cancer ».[15] En pratique cette agence (initialement prévue pour 4 ans) n’a amélioré ni la survie, ni la qualité de vie des cancéreux.

Budget de l’agence du cancer : recettes 2016 : 75,8 millions d’€ (dotations de l’État (ministères de la Santé et de la Recherche) 69,4 millions d’€). [16] L’INCa est un GIP groupement privé-public, d’où interférence des intérêts privés dans la gestion du cancer en France et nombreux conflits d’intérêt (assumés par sa directrice de 2011 à 2015, actuelle ministre de la santé qui a prétendu publiquement que les experts sans liens d’intérêt ne sont pas compétents). Nos impôts financent l’agence public-privé ! LOGIQUE ?

Les dépenses de l’INCa en 2016 : 91 millions d’euros, dont les deux tiers ont bénéficié directement à des partenaires sous forme de subventions (dépenses d’intervention). 62 M€ consacrés à des subventions. Subventions les plus significatives allouées en 2016 : appels à projets libres en biologie et sciences du cancer (18,8 M€), en recherche translationnelle (4,7 M€), en sciences humaines et sociales et épidémiologie (3,6 M€), financement des cancéropôles (7,4 M€), des registres (5,9 M€), des SIRIC (5,4 millions d’euros), des CLIP² (2,7 M€)[17], soutien aux plateformes de biologie moléculaire (2,5 M€).

Charges de fonctionnement : 14,9 millions d’euros, dont 5,4 millions d’€ directement liés aux campagnes d’information des publics (production, diffusion), dans lesquels les professionnels de terrain n’ont rien à dire, ne sont pas consultés) 2 millions d’euros à diverses études dans le domaine du cancer (ICGC, évaluation des programmes de dépistage, VICAN 5…), et 0,8 M€ au recours à l’expertise externe (indemnisations et frais de missions).

 Les charges liées au fonctionnement propre de l’Institut (loyer et charges, maintenances, informatique, télécommunications…) s’élèvent 5M€. »

L’INCa impose les traitements via les recommandations et « protocoles » pour chaque type de cancer, théoriquement en coordination avec la Haute autorité de santé (HAS), mais chacun n’a -t-il pas son pré carré ? [18]Mais ce sont les agences régionales de santé (ARS) qui vont venir inspecter les services et établissements tous les quatre ans pour vérifier le nombre de patients inclus dans les « protocoles ». Si vous en avez moins de 70% gare à la punition. Et tant pis si certains de vos patients auraient eu plus de chance de survie avec une autre stratégie thérapeutique. En gros, les établissements et médecins sont obéissants, car selon de nombreux collègues « terrorisés ». Rassurant !

Et si vous l’expliquez et vous plaignez pour perte de chance de survie de vos malades, ce sera vous le vilain petit canard qui sera sermonné par l’ARS et suspendu, ou plus, par le conseil de l’Ordre au service du nouvel Ordre médical. Le cas du PR Humbert est explicite. Lisez et signez la pétition de ses patients scandalisés[19] comme celle du Dr Djikeussi[20]. C’est l’ARS et /ou l’Inca qui choisit ses alliés, affidés qui vont casser services et praticiens au gré de leurs choix.

« Le professeur estime que tout a commencé en 2014-2015. « À ce moment-là, tout allait bien, j’étais chef de service depuis vingt-cinq ans, j’avais réussi à faire de Besançon le plus grand service de dermatologie de France, on avait créé un laboratoire universitaire et un centre de recherche reconnu internationalement. »

C’est à cette époque, dit-il, qu’il a eu connaissance de « plaintes » de malades. « Je me suis impliqué et j’ai effectivement constaté de graves dysfonctionnements dans certaines unités » du service. C’est là, dit-il, qu’aurait débuté « la conjuration » menée par « certains collègues ». Un « harcèlement » qui aurait pris plusieurs formes : « On m’a supprimé ma secrétaire, on a retiré les chaises installées en face de ma salle de consultation pour les patients. Je n’ai plus d’internes… »

Une « cabale » qui l’a conduit à démissionner de son poste de chef de service… « C’était le plus grand service de dermatologie de France. C’est devenu le plus petit. »[21]

 

Nous avons en 2014 publié un manifeste pour la liberté de soigner[22] signé par plus de 2000 médecins, mais toutes ces tentatives dont nous ne citons que quelques exemples restent sans réponse. Probablement que patients et soignants ne sont que des riens… Sans parler de la CPAM qui harcèle certains médecins qui veulent encore soigner à l’ancienne, humainement comme récemment le Dr M Finaud.[23]

En résumé, citoyens et patients putatifs et malades actuels doivent bien comprendre la perte de la liberté de soigner individuellement et que les décisions collectives aidées de l’ordinateur, prises en série (parfois plus d’une trentaine en une soirée après une lourde journée de travail) ne garantissent en rien la qualité du choix du protocole. Elles ont de toute façon perdu toute humanité, toute adaptation à la personne particulière absente de même que son médecin traitant de la discussion. L’INCa décide, l’ARS et la HAS vérifient, le CNG [24]entérine les licenciements, les spécialistes et leur savoir-faire disparaissent.

Une particularité : soins et recherche sont confondus, le malade ne sait plus si on le soigne ou s’il sert de cobaye, ce qui lui est souvent très désagréable et viole la base éthique des essais thérapeutiques, le consentement éclairé. Notons que « l’Institut gère, par ailleurs, pour le compte de la direction générale de l’offre de soins (DGOS), le PHRC-K (programme hospitalier de recherche clinique en cancérologie), le PRME-K (Programme de Recherche Médico-Economique en Cancérologie) et le programme de recherche translationnelle en cancérologie (PRT-K). »[25]

Confusion des taches, superposition des fonctions, opacité, in fine paralysies. Aucune amélioration du pronostic des différents cancers enfants adultes apportés par les plans cancers successifs après plus de 15 ans d’existence. Et si on laissait les soignants soigner, les chercheurs chercher ? La confusion des métiers dans le but de favoriser la sacrosainte innovation n’a fait que complexifier les taches de chacun. On n’est pas clinicien chercheur sans privilégier un coté de la lame du couteau. Combien vos médecins ont-ils de publications basées sur la clinique ? Aucune, car elle ne compte pas dans votre liste de titres et travaux qui vous permettra d’avoir un poste titulaire. Moralité, les nouveaux médecins font des tests fournis par l’ARS pour diagnostiquer une rougeole… Ils feraient mieux d’appeler leur grand-mère à la rescousse.