Evolution de l’incidence du cancer du col de l’utérus en Norvège, depuis la vaccination

 

Norvège (1) diaporama  avec les courbes issues directement des registres officiels

 

Le programme de vaccination des filles a commencé durant l’année scolaire 2009-2010 (Childhood Immunisation Programme). A partir du 1er Novembre2016 un programme de rattrapage a étendu la vaccination aux femmes nées depuis 1991. Depuis l’automne 2018 la vaccination est également proposée aux garçons.

Depuis la vaccination, le registre du cancer Nordcan montre une augmentation de l’incidence (standardisée monde)du cancer invasif du col de l’utérus de 25% sur l’ensemble de la population (de 8.99 en 2007 à 11.31 pour 100 000 en 2015).

Ci-après les courbes de Nordcan :

 

 

Cette augmentation est due presque exclusivement aux femmes de moins de 50 ans qui regroupent toutes celles ont été vaccinées ainsi qu’en témoignent l’augmentation d’incidence de 47% (de 17.05 en 2007 à 25.19 en 2015) et la diminution de l’âge moyen de survenue du cancer du col passé de 48 ans en 2002 -2006 à 45 ans en 2012-2016.

Durant cette période, les norvégiennes de plus de 50 ans, non concernées par la vaccination ont vu leur risque de cancer du col diminuer de 11% (de 16.85 à 14.94) grâce aux frottis en particulier.

 

 

Age-specific rate per 100,000
Year 50-74
2007 16.85
2008 14.58
2009 15.38
2010 14.60
2011 14.78
2012 14.34
2013 14.22
2014 13.23
2015 14.94

 

L’effet paradoxal de la vaccination est bien objectivé par la comparaison des deux graphiques Nordcan de l’incidence des cancers invasifs du col de l’utérus avant et après vaccination

 

 

 

 

diaporama évolution cancer du col GB

Evolution du risque de cancer invasif du col de l’utérus en Grande-Bretagne depuis la vaccination par Gardasil

La Grande Bretagne a organisé la vaccination pour les filles de 12 à 13 ans, avec un rattrapage pour les 14-18 ans dès 2008. D’après le Public Health England [1], la couverture vaccinale complète des filles âgées de 13 à 14 ans à 3 injections atteignait 86.7% en 2013/14.

D’après l’un des apôtres de la vaccination, A Castanon[2] : on « s’attendait à ce que les taux de cancer du col chez les femmes ans diminuent à partir de 2014, à mesure que les cohortes des adolescentes vaccinées entraient dans leur deuxième décennie.

Cependant en 2016, les statistiques nationales ont montré une augmentation brutale et importante du taux de cancer du col utérin.

Les femmes de 20 à 24 ans vaccinées pour plus de 85% d’entre elles, alors qu’elles avaient entre 14 et 18 ans, ont vu leur risque de cancer augmenter de 70% en 2 ans (de 2,7 en 2012 à 4,6 en 2014) et celles de 25 à 29 ans qui avaient entre 17 à 23 ans au moment de la campagne de vaccination ont vu leur risque de cancer doubler entre 2007 et 2015 (de 11 à 22). »

 

Les femmes de 25 à 34 ans, (moins vaccinées, car seulement exposées aux vaccinations « de rattrapage »), ont vu leur risque augmenter de 18% (de 17 en 2007 à 20 en 2014). Ainsi que le montre ce relevé de National Office of Statistics[3] et de Cancer Research United Kingdom

  2005-2007 2006-2008 2007-2009 2008-2010 2009-2011 2010-2012 2011-2013 2012-2014 2013-2015
25 to 34

 

15,8 17,0 19,1 19,7 19,5 18,5 19,1 19,8 20,0

https://www.cancerresearchuk.org/health-professional/cancer-statistics/statistics-by-cancer-type/cervical-cancer/incidence?_ga=2.189881579.1799137437.1543334728-1160609591.1539423969

Selon ces mêmes sources, en Grande Bretagne, comme en Australie, les femmes plus âgées, non vaccinées ont vu leur risque diminuer (-13% pour les femmes âgées de 65 à 79 ans et -10% pour celles de plus de 80 ans), très probablement en raison de la poursuite du dépistage par frottis.

Age Range

 

2004-2006 2005-2007 2006-2008 2007-2009 2008-2010 2009-2011 2010-2012 2011-2013 2012-2014 2013-2015
65 to 79

 

10,9 10,8 10,7 10,9 10,2 10,0 9,7 10,2 9,7 9,3
80+ 14,8 14,2 14,1 13,7 13,0 12,4 11,6 11,7 12,1 11,5

Ainsi la campagne de vaccination a été suivie d’une augmentation considérable de l’incidence des cancers invasifs du col de l’utérus dans les classes d’âge vaccinés tandis que les femmes plus âgées non vaccinées voyaient leur risque continuer à diminuer.

Et sur l’ensemble de la population exposée au cancer du col (femmes de plus de 20 ans) l’incidence standardisée a augmenté, passant de 12.6 en 2007  à 14.1 en 2014

 

Cette augmentation importante du risque de cancer après vaccination constitue un signal d’alerte fort qui justifie des études complémentaires afin d’en déterminer les raisons et un moratoire sur la vaccination en attendant une révision des recommandations actuelles.

[1] Human Papillomavirus (HPV) vaccination coverage in adolescent females in England: 2016/17

[2] Alejandra Castanon,⁎, Peter Sasienia, Is the recent increase in cervical cancer in women aged 20–24 years in

England a cause for concern?   Preventive Medicine Volume 107, February 2018, Pages 21-28https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0091743517304802?via%3Dihub

[3] L’Office for National Statistics est une agence exécutive britannique chargée de collecter et publier les informations statistiques sur l’économie, la population et la société du Roy

Paris le 29 Octobre 2018

De Mr le Dr Gérard Delépine et Mme le Dr Nicole Delépine[1]

 

 Mrs et Mmes les Députés et Sénateurs  et à tous les citoyens et élus concernés

 

Nous avons eu connaissance d’affirmations erronées sur Gardasil, prononcées par Madame la Sénatrice Véronique Guillotin , devant la commission des affaires sociales[2] . Nous pensons que Mme la Sénatrice a été gravement désinformée et nous permettons de vous faire le point de l’état actuel de la science en matière de Gardasil.

Nous sommes évidemment à votre disposition, à celle de chaque groupe et /ou de la commission pour vous exposer plus longuement les problèmes majeurs posés par le Gardasil et, en particulier son effet paradoxal de découverte récente qui montre, qu’au lieu de diminuer à long terme le nombre de cancers du col, il les augmente rapidement en quatre à cinq ans, dans les populations largement vaccinées. Nous avons publié, dans un livre paru le 25 octobre 2018 chez Fauves éditions[3], les données analysées des registres du cancer des pays qui en disposent, et dont le taux de vaccination par Gardasil est suffisamment élevé pour permettre l’analyse statistique.

Mme la Sénatrice, après avoir « salué le courage de A Buzyn concernant l’obligation des onze vaccins », a  incité celle-ci à rendre obligatoire la vaccination anti HPV notamment chez les garçons en affirmant que « les cancers du col et les cancers génitaux sont plus nombreux en France que dans les autres pays européens où la vaccination est massive ».

Cette affirmation, est totalement erronée ! Dans tous les pays européens qui ont massivement organisé la vaccination anti HPV et qui disposent de registres officiels des cancers[4], l’incidence des cancers du col est supérieure à celle de la France.

La Grande Bretagne a été le premier pays d’Europe à organiser la vaccination pour les filles de 12 à 13 ans, avec rattrapage pour les 14-18 ans dès 2008 et le taux de couverture vaccinale dans la population cible dépasse largement les 80%. Les promoteurs de la vaccination s’attendaient à ce que les taux de cancer du col diminuent à partir de 2014, à mesure que les cohortes des adolescentes vaccinées entraient dans leur deuxième décennie. Mais en 2016, les statistiques nationales ont montré une augmentation brutale et importante du taux de cancer du col utérin[5].

Les femmes de 20 à 25 ans vaccinées pour plus de 85% d’entre elles, alors qu’elles avaient entre 14 et 18 ans, ont vu leur risque de cancer augmenter de 70% en 2 ans[6] et celles de 25 à 30 ans qui avaient entre 17 à 23 ans au moment de la campagne de vaccination ont vu leur risque de cancer doubler entre 2007 et 2015 (de 11 à 22).

Durant cette période les femmes plus âgées, non vaccinées ont vu leur risque diminuer[7], très probablement en raison de la poursuite du dépistage par frottis.

 Au total en 2015, selon Cancer Research UK, l’incidence du cancer invasif du col utérin atteignait 9.6 pour 100000 femmes.

 

En Suède, le Gardasil est utilisé depuis 2006, et le programme de vaccination généralisé en 2010, avec une couverture vaccinale des adolescentes âgées de 12 ans de près de 80%. En 2012–2013, avec un programme de rattrapage, la quasi-totalité des jeunes filles de 13 à 18 ans étaient vaccinées. Ces dernières années, le registre des cancers Nordcan[8] montre une augmentation de 27% du nombre de nouveaux cas annuels (de 440 à 562) en Suède.[9] Les femmes de 20 à 24 ans, cible privilégiée de la campagne de vaccination, ont vu depuis leur risque doubler passant de 1.86 en 2007  à 3.72 en 2015.

L’incidence du cancer invasif du col de l’utérus a augmenté de 19% chez les femmes de 20 à 29 ans (de 6.69 à 8.01), de 47% chez celles de 30 à 39 ans (de 14.78 à 21.81) et de 40 % chez celles de 40 à 49 ans (de 14.68 à 20.50).

A l’opposé, en Suède, comme en Australie et en Grande Bretagne, une diminution de l’incidence de cancer invasif a été observée chez les femmes de plus de 50 ans, groupe non concerné par le programme de vaccination.[10]

Ainsi en Suède, l’incidence standardisée du cancer du col de l’utérus a augmenté progressivement depuis la vaccination passant de 9.36 en 2006, à 9.7 en 2009, 10.3 en 2012 et 11,51 en 2015. [11] [12]

 

En Norvège, depuis la vaccination, le registre du cancer Nordcan montre une augmentation de l’incidence standardisée du cancer invasif du col de l’utérus de 25% (de 8.99 en 2007 à 11.21 en 2015), augmentation est due presque exclusivement aux jeunes femmes vaccinées, ainsi qu’en témoignent l’augmentation d’incidence de 47% (de 17.05 en 2007 à 25.19 en 2015) chez les femmes de moins de 50 ans et la diminution de l’âge moyen de survenue du cancer du col passé de 48 ans en 2002 -2006 à 45 ans en 2012-2016. [13]

En France métropolitaine, pour 2017, l’institut de veille sanitaire (rebaptisé Santé France) évalue dans sa dernière mise à jour du 12/04/2018, l’incidence du cancer du col de l’utérus à 6 pour 100000. Et se basant sur 2012, cet institut plaçait notre pays derrière la Grande Bretagne ce qui n’est plus le cas depuis la forte augmentation anglaise depuis la vaccination !

Au total, selon les derniers chiffres d’incidence standardisée du cancer du col de l’utérus publiés est nettement plus faible en France que dans les pays à forte couverture vaccinale : France 6, Grande Bretagne 9.6, Norvège 11.21, Suède 11.51 et également devant l’Australie 7.1[14] toujours citée en exemple.

Il est dommage, Mme la Sénatrice, que vous n’ayez pas été informée de la réalité et conduite ainsi à présenter des informations fausses dans votre commission. Certes cet effet paradoxal du Gardasil est inattendu et de découverte récente. Il restera à expliquer par les chercheurs, mais il est certain que ces conséquences devraient conduire à un moratoire et à un renoncement à toute obligation.

Nous vous remercions, Mrs et Mmes les Sénateurs et les Députés, de l’attention que vous prêterez à ce courrier et restons à votre disposition pour toute information complémentaire. Nous vous adressons nos respectueuses salutations.

Dr G Delépine, chirurgien cancérologue et statisticien

Dr N Delépine, pédiatre cancérologue

gerard.delepine@bbox.fr

nicole.delepine@bbox.fr

 

 

 

 

[1]  Sans aucun lien d’intérêt avec associations anti vaccins, ni laboratoires pharmaceutiques.

[2]  http://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20181008/commissions.pdf

[3] Hystérie vaccinale, Gardasil et cancer un paradoxe, éditions Fauves  25 OCT 2018

[4] Soit la Grande bretagne, la Suède et la Norvège ; le Danemark et l’Autriche ont vu leur couverture vaccinale fortement baisser après des complications des vaccins ne peuvent donc pas être analysés; le Portugal et l’Italie qui ont une forte couverture vaccinale ne disposent pas plus que la France de registres nationaux du cancer.

[5] Alejandra Castanon, Peter Sasieni Is the recent increase in cervical cancer in women aged 20–24 years in England a cause for concern? Preventive Med Volume 107 (February 2018) Pages 21-28  https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0091743517304802?via%3Dihub

[6] de 2,7 en 2012 à 4,6 en 2014

[7] Cancer Research UK Cervical Cancer (C53): 1993-2015 ; (-13% pour les femmes âgées de 65 à 79 ans et -10% pour celles de plus de 80 ans)  https://www.cancerresearchuk.org/health-professional/cancer-statistics/statistics-by-cancer-type/cervical-cancer/incidence

 

[8] Nordcan registry of cancer http://www-dep.iarc.fr/NORDCAN/english/frame.asp

[9] Dillner J1, Sparén P2, Andrae B2, Strander B3. [Cervical cancer has increased in Sweden in women who had a normal cell sample]. Lakartidningen. 2018 Jun 5;115. pii: E9FD  www.lakartidningen.se   https://social.easycounter.com/lakartidningen.se

[10] L’incidence du cancer invasif du col de l’utérus a ainsi baissé entre 2007 et 2015 de 6% pour les femmes âgées de 50 à 59 ans (de 14.24 à 13.34), de 4 % pour celles de 60 à 69 ans (12.63 à 12.04,) de 17% pour celles de 70 à 79 ans (de 15.28 à 12.66) et de 12 % pour celles de plus de 80 ans (de 15.6 à 13.68).

http://www-dep.iarc.fr/NORDCAN/english/Graph2l.asp?cancer=212&sex=2&registry=752&sYear=2007&eYear=2015&type=0&age=50&agegr=10&agen=4&orientation=2&grid=1&trend=1&line=2&moving=1&submit=%A0%A0%A0Execute%A0%A0%A0

[11] Nationellt Kvalitetsregister för Cervix cancer prevention (NKCx), http://nkcx.se/templates/_rsrapport_2017.pdf [en suédois]

[12] Nordcan  https://canceraustralia.gov.au/affected-cancer/

[13] Durant cette période les norvégiennes plus âgées, non concernées par la vaccination ont vu leur risque de cancer du col diminuer de 11% (de 16.85 à 14.94).

http://www-dep.iarc.fr/NORDCAN/english/Graph2l.asp?cancer=212&sex=2&registry=578&sYear=2007&eYear=2015&type=0&age=50&agegr=25&agen=1&orientation=2&grid=1&trend=1&line=2&moving=1&submit=%A0%A0%A0Execute%A0%A0%A0

[14] D’après: AIHW 13. AIHW 2017. Cancer in Australia 2017. Cancer series no. 101. Cat. No. CAN 100. Canberra: AIHW.  https://canceraustralia.gov.au/affected-cancer/what-cancer/cancer…

https://www.aihw.gov.au/getmedia/3da1f3c2-30f0-4475-8aed-1f19f8e16d48/20066-cancer-2017.pdf

 

 

cliquez ici pour voir le diaporama dépistage Lyon SEPT 2018

Depuis plus d’un siècle, et singulièrement depuis les années 80, les médias et politiques utilisent le concept de prévention qui éviterait tous les malheurs médicaux pour promouvoir à grand renfort de propagande dépistages systématiques : sein, prostate, voir poumon et maintenant tout azimut avec les magnifiques tests sanguins !  Même les émissions littéraires s’en mêlent en invitant les promoteurs de test à 484 € !

Or si bien sûr le diagnostic précoce a bien amélioré les choses, ne laissant plus se développer de gros cancers qui arrivaient ulcérés, infectés, puants, chez le médecin, ceci ne doit pas être confondu avec la recherche obsessionnelle pour le sujet angoissé d’un petit cancer caché qu’on guérirait mieux, couplée à la recherche encore plus obsessionnelle des labos et affidés du profit basé sur la peur citoyenne et la promesse d’immortalité ou presque …  Sachons faire la différence !

Ce diaporama a été fabriqué dans cette optique et n’hésitez pas à lire les articles des liens proposés. Bonne lecture

lire en urgence sur agoravox

https://www.agoravox.fr/actualites/sante/article/gardasil-nouvelles-salves-de-207464

Gardasil : nouvelles salves de publicités trompeuses et/ou manipulatrices. Décodons les « fake news »

lire notre dénonciation des nombreuses fausses nouvelles qui se multiplient sur les grands médias  (presse écrite aussi bien que TV ) pour faire croire à l’efficacité préventive du Gardasil sur l’apparition des cancers du col et la prétention de prévenir aussi des cancers ORL liés à des pratiques sexuelles plus répandues.

Malheureusement ce ne sont que « fake news » : le Gardasil non seulement a de graves effets secondaires bien détaillés par d’autres (page Danger Gardasil sur FB par exemple ) mais malheureusement s’avère augmenter le nombre de cancers du col chez la femme jeune vaccinée. Effet délétère évidemment non prévu mais que les études internationales démontrent. Restons donc prudents avant d’accepter une obligation aveugle à ces éléments scientifiques nouveaux.

Nous invitons les lecteurs, et tout particulièrement les médecins à se pencher sur la littérature médicale jointe à tous nos tribunes sur Gardasil.

Gardasil, alerte, risque imminent d’obligation d’une vaccination anti HPV inutile, et parfois dangereuse, pour les filles et garçons

 

 Lettre ouverte aux parlementaires, et à tous les citoyens.

 

 

article  à lire in extenso sur agoravox et à partager avec les élus et tous citoyens

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/gardasil-alerte-risque-imminent-d-206314

 

 

SOYONS VIGILANTS. Alors que de nombreux médecins, étrangers et français, citoyens, patients parfois victimes, tentent d’informer depuis de très nombreuses années sur l’inutilité et les risques du vaccin contre les papillomavirus, une nouvelle offensive des lobbies pharmaceutiques conduit à nouveau certains députés à tenter de l’introduire dans la loi d’obligation vaccinale, déjà probablement la plus large au monde.

 

Nous-mêmes avons analysé le bénéfice-risque de ce vaccin initialement destiné à la gente féminine, mais les garçons risquent bientôt d’être visés[1] également, et dénoncé à plusieurs reprises[2] [3]son inutilité couplée à ses risques tant chez la femme[4] que chez l’homme.[5] Le temps passé depuis son autorisation de mise sur le marché par la FDA en juin 2006 ne fait qu’apparaitre de nouveaux arguments contre cette vaccination, dont le plus fort est l’augmentation du nombre de cancers du col dans les populations les plus vaccinées, qui devrait inciter ces pays à suive l’exemple du Japon et de l’Autriche et à supprimer la recommandation.

 

Attention danger, risque imminent d’obligation d’une vaccination anti HPV inutile, et parfois dangereuse, pour les filles et garçons. Par le docteur Gérard Delépine, chirurgien et statisticien

 

lire aussi la lettre de J P Auffret aux députés  anti-HPV JPA à députés 2018-08-04

 

l’inquiétude est internationale comme en témoignent les relais étrangers rencontrés pour cette publication sur agoravox

 

informez, partagez,il s’agit de la santé de nos enfants

 

 

Place de l’Erbitux* (cetuximab) dans le traitement des cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS)

15/6/2018 par le Dr G Delépine oncologue chirurgien et statisticien

Le traitement qui a fait la preuve de la plus grande efficacité contre les cancers des VADS est l’association d’un traitement local (chirurgie+/- radiothérapie) à une chimiothérapie comportant du platine, et parfois du docetaxel et/ou du fluoro uracile.

L’ Erbitux® (cetuximab)  est un anticorps monoclonal chimérique IgG1 produit dans une lignée cellulaire de mammifère (Sp2/0) par la technique de l’ADN recombinant.  Il cible le récepteur du facteur épidermique de croissance (EGFR) pour limiter la croissance des cellules tumorales.

 

 AMM pour Erbitux en 2006 sur une étude erbitux versus placebo (avec radiothérapie dans les deux cas)

Le 1 3 2006, la FDA a accordé l’AMM[1] à l’Erbitux®, pour son utilisation en association à la radiothérapie dans le traitement des VADS localement avancé ou en monothérapie pour les récidives chez des patients chez lesquels la chimiothérapie par platine avait échoué. Cette autorisation était basée sur les résultats d’un essai randomisé de phase III sur 424 patients souffrant de VADS stade III/IV SCC de l’oropharynx, l’hypopharynx, ou du larynx vierges de tout traitement[2]. Les patients étaient tirés au sort pour recevoir soit le cetuximab plus radiothérapie (211 patients), soit la radiothérapie seule (213 patients). La durée moyenne de survie atteignait 49 mois dans le groupe cetuximab plus radiothérapie versus 29.3 mois pour les patients traités par radiothérapie seule.

Le 7 novembre 2011, la FDA a accordé une nouvelle AMM à l’Erbitux® pour une utilisation comme premier traitement en association à une chimiothérapie bi drogue (platinum- plus 5-fluoro-uracile (5FU)) pour les malades souffrant de récidive loco régionale ou métastatique.

Cette AMM était motivée par les résultats d’un essai multicentrique randomisé sur 442 patients souffrant de VADS récidivants qui ne paraissaient pas pouvoir bénéficier d’un traitement à visée curative par chirurgie ou radiothérapie. 222 patients ont été traités par l’association de cisplatine (or carboplatine) 5-FU et 222 ont reçu en plus de l’erbitux. Avec un suivi moyen de 18 mois, la survie globale était augmentée de 81 jours dans le groupe recevant de l’erbitux (10.1 mois versus 7.4 mois[3]).

Depuis cette époque, deux questions cruciales se posent : que donne la comparaison directe de l’Erbitux® à la chimiothérapie en particulier par cisplatine ? L’addition de l’Erbitux® au traitement de référence par radio chimiothérapie améliore-t-elle réellement la survie globale ?

Les résultats des études pivot n’ont pas vraiment convaincu les experts de la Haute Autorité de Santé (HAS) qui précisent dans leur avis du 10 février 2010 : « ERBITUX en association à une chimiothérapie à base de platine apporte une ASMR modérée (niveau III) en termes d’efficacité dans le traitement du carcinome épidermoïde des VADS récidivant et/ou métastatique »

12 ans après la première publication pivot, aucune actualisation précise des résultats n’a été publiée[4] ce qui alimente la suspicion sur les résultats de ces études réalisées pour obtenir l’AMM par des auteurs très liés au laboratoire. D’autant que plusieurs études réalisées depuis, suggèrent que l’Erbitux® seul donne des résultats inférieurs à la chimiothérapie, que son association aux chimiothérapies de référence n’apporte aucun bénéfice et que sa toxicité est préoccupante, bien plus sévère qu’annoncée.

Ainsi au Memorial Sloan-Kettering Cancer Center de New York, la comparaison des résultats  de l’association CDDP/ Radiothérapie (RT) (n 49) à ceux de l’erbitux/RT (n 125) montre que  la survie à 2 ans (87.4% v 44.5%; P<.001) , le taux de contrôle local (94% v 60%; P <.001) et celui de survie sans récidive (92.8% v 66.6%; P<.001) sont supérieurs après chimiothérapie  qu’après Erbitux®[5]. Dans cet hôpital, le traitement par Erbitux a exposé également à davantage de récidives locales que l’association carboplatin+ fluorouracil  (risque de récidive locale à 4 ans 40.2% versus 9.7 %; P <.002)[6].

Même observation dans le Medical Oncology Service de St. Louis : le taux de survie en rémission à 3 ans (83% versus 31%) et celui de contrôle tumoral  local sont meilleurs pour les patients traités par cisplatine que par  Erbitux®. Ces différences ne peuvent être expliquées ni par des facteurs pronostiques initiaux, ni par les modalités d’application des traitements[7].

Dans le département de Médecine de Louisiane[8], la comparaison rétrospective des résultats montre un avantage net de survie globale aux malades traités par chimiothérapie par rapport à ceux ne recevant que de l’erbitux. Le taux de survie à deux ans des malades ayant reçu du cisplatine est nettement supérieur à celui des malades traités par l’Erbitux® (70% versus 22%) et l’analyse multivariée confirme que leur risque de mort est très significativement plus faible (P=0.0008).

Levy A et ses collègues ont suivi entre 2006 et 2012, 265 patients souffrant de cancer avancé des voies aérodigestives supérieures traités par chirurgie+/- radiothérapie, associé  soit à une chimiothérapie comportant du platine (n = 194) soit à  l’erbitux (n = 71). Les malades traités à l’erbitux ont présenté significativement plus de récidives locales (32% versus 19% p < 0.001) et plus de métastases (27% versus 21%) que ceux traités par chimiothérapie[9].

Une macro-analyse de 2014 [10] confirme que l’association de chimiothérapie contenant du platine à la radiothérapie donne de meilleurs résultats que l’erbitux avec un gain de survie globale à 2 ans de 12% et un control local amélioré de 10%.

L’addition de l’erbitux au traitement de référence par radio chimiothérapie n’améliore pas non plus les résultats. Dans l’essai  RTOG 0522, l’addition de l’erbitux au traitement par radio chimiothérapie comportant du cisplatine n’améliore ni la survie globale ni la survie en rémission et augmente la toxicité[12].[13] 

Ces résultats sont confirmés par une macro-analyse de 2017 portant sur 2263 malades inclus dans 8 essais comparant chimiothérapies et erbitux dans les cancers récidivants ou métastatiques[11]

Cet échec de l’association de l’erbitux à la chimiothérapie est confirmée par une étude randomisée coréenne sur 92 patients traités par une induction de 3 cycles de docetaxel et de cisplatine, avec ou sans erbitux [14]. L’ajout de l’erbitux à la chimiothérapie a rendu plus difficile l’administration de la chimiothérapie et est source de réduction de dose, sans améliorer l’efficacité, ni sur la durée de survie sans progression, ni sur la survie globale.

 

 TOXICITE A METTRE EN BALANCE AVEC FAIBLESSE DES RESULTATS

La toxicité de l’erbitux est beaucoup plus sévère que ne le prétendaient les études pivot initiales, le plus souvent trop courtes pour les mettre en exergue.

L’étude de Magrini [15]comparant cetuximab au cisplatine a été interrompue après inclusion de 35 patients dans le bras erbitux. 28% seulement de ces patients ont reçu au moins sept cycles of cetuximab, (contre 94% dans l’étude pivot de Bonner)  et 13% des patients recevant le cetuximab ont dû retarder le traitement de plus de 10 jours. 19% des malades ont souffert de toxicité sévère à l’erbitux, dont 4  fatales (plus de 10%) ! Un patient a souffert de perforation intestinale, un autre est mort de pneumonie et 4 patients ont présenté un choc septique, dont 3 mortels (contre aucun décès rapporté dans l’étude pivot de Bonner).

FREQUENCE DES EFFETS INDESIRABLES SUR LARGE METANALYSE

La macroanalyse de Xing Li [16]précise la fréquence des effets secondaires du cetuximab sur un total de 14776 patients décrits dans 21 essais sur des tumeurs solides.  Les effets secondaires les plus fréquents sont les nausées, l’anémie, les vomissements, la neutropénie, les rash, l’asthénie, les diarrhées, et l’anorexie (au moins 25%).  Les conjonctivites  touchent 10% des patients. D’autres complications parfois sévères sont les réactions lors des perfusions, l’hypomagnésémie, l’hypocalcémie and hypokaliémie. Le risque de complication fatale est estimé à 2 %.

Faible efficacité et toxicité sévère expliquent l’avis du Liverpool Reviews and Implementation Group, de l’Université de Liverpool [17]agissant à la demande du NICE, Institute anglais  qui considère que « le cetuximab n’apporte pas de bénéfice significatif aux patients souffrant de  cancers métastatiques des voies aérodigestives supérieures par rapport à la chimiothérapie ».

L’association  de chimiothérapie contenant du platine à la radiothérapie reste donc le traitement de base des cancers VADS localement avancés.

[1] Autorisation de mise sur le marché donc de vente

[2] James A. Bonner Radiotherapy plus Cetuximab for Squamous-Cell Carcinoma of the Head and Neck N Engl J Med 2006;354:567-78)

[3] Jan B. Vermorken Platinum-Based Chemotherapy plus Cetuximab in Head and Neck Cancer. N Engl J Med 2008;359:1116-27

[4] Un abstract des auteurs précise seulement qu’à 5 ans moins de 3% des malades ont survécu sans qu’aucune courbe de survie globale ne soit fournie !

[5] Nadeem Riaz et all. Should Cetuximab Replace Cisplatin for Definitive Chemoradiotherapy in Locally Advanced Head andNeck Cancer? Journal of Clinical Oncology, Vol 31, No 2 (January 10), 2013: pp 287-290

[6] Shapiro LQ Efficacy of concurrent cetuximab vs. 5-fluorouracil/carboplatin or high-dose cisplatin with intensity-modulated radiation therapy (IMRT) for locally-advanced head and neck cancer (LAHNSCC). Oral Oncol. 2014 Oct;50(10):947-55

[7] Ley J, Mehan P, Wildes TM, et al: Cisplatin versus cetuximab given concurrently with definitive radiation therapy for locally advanced head and neck squamous cell carcinoma. Oncology 85:290-296, 2013.

[8] Peddi et al. Cisplatin, Cetuximab, and Radiation in locally advanced head and neck squamous Cell Cancer: a Retrospective Review. Clinical Medicine Insights: Oncology 2015:9 1–7 doi: 10.4137/CMO.s18682

[9] Levy A, Blanchard P, Bellefqih S, et al: Concurrent use of cisplatin or cetuximab with definitive radiotherapy for locally advanced head and neck squamous cell carcinomas. Strahlenther Onkol. 2014 Sep;190(9):823-31.

[10] Sandro Barni Cisplatin versus cetuximab plus concomitant radiotherapy in locally advanced head and neck cancer: A meta-analysis of published trials. J Clin Oncol 32:5s, 2014 (suppl; abstr 6014

[11] Bum Jun Kim The role of anti-EGFR agents in patients with locoregionally advanced head and neck cancer: a meta-analysis of randomized trials Oncotarget, 2017, Vol. 8, (No. 60), pp: 102371-102380

[12] Ang KK, Zhang Q, Rosenthal DI, et al: Randomized phase III trial of concurrent accelerated radiation plus cisplatin with or without cetuximab for stage III to IV head and neck carcinoma: RTOG 0522. J Clin Oncol 32:2940-2950, 2014.

[13] Specenier PM et al TPF plus cetuximab induction chemotherapy followed by biochemoradiation with weekly cetuximab plus weekly cisplatin or carboplatin: a randomized phase II EORTC trial. Ann Oncol. 2017 Sep 1;28(9):2219-2224. doi: 10.1093/annonc/mdx300

[14] Keun-Wooklee A Randomized,Multicenter, Phase II Study of Cetuximab With Docetaxel and Cisplatin as Induction Chemotherapy in Unresectable, Locally Advanced Head and Neck Cancer,The Oncologist 2015; 20:1119–1120

[15] Magrini et al Cetuximab and Radiotherapy Versus Cisplatin and Radiotherapy for Locally Advanced Head and Neck Cancer: A Randomized Phase II TrialClin Oncol 34:427-435. © 2015

[16] Xing Li Incidence and Risk of Treatment-Related Mortality with Anti-Epidermal Growth Factor Receptor Monoclonal Antibody in Cancer Patients: A Meta-Analysis of 21 Randomized Controlled Trials. PLoS ONE 8(11): e81897. doi:10.1371/ journal.pone.0081897)

[17] Health Technology Assessment 2009; Vol. 13: Suppl. 3

La vaccination contre les HPV pourrait-elle augmenter l’incidence des cancers invasifs du col de l’utérus?

par le DR G Delépine chirurgien cancérologue et statistiques

 

gardasil 4 Juin 2018 incidences comparées

 

Comparaison des évolutions des incidences et des couvertures vaccinales dans différents pays industrialisés.

 

complément aux articles sur le Gardasil déjà disponibles sur le site

 

Messieurs, si vous voulez vivre heureux, n’écoutez pas les sirènes (marchandes) du dépistage du cancer de la prostate

Après avoir obtenu la très contestée obligation vaccinale la plus large d’Europe, les « lobbys des soins discutables » et souvent inutiles, s’agitent de nouveau pour réclamer « une politique de diagnostic précoce du cancer de la prostate », dont la nocivité doublée d’inefficacité, est pourtant bien établie depuis plus de 10 ans par toutes les agences du monde chargées du dépistage.

Une fois de plus et les articles qui influencent les décisions médicales s’affichent dans la grande presse, sans droit de réponse ni controverse, pour tromper les citoyens dont la formation médicale est en générale restreinte aux émissions tv qui relèvent de la même volonté de propagande pour des soins trop souvent contestables.

Guy Vallancien, membre de l’Académie de médecine, croit à l’utilité du dépistage du cancer de la prostate et c’est son droit. Mais il ne s’agit pas de foi, mais de science et au moins de démonstration solide. Son devoir d’académicien, mis en référence comme argument d’autorité, aurait dû l’inciter à présenter le dépistage objectivement, avec ses avantages et ses inconvénients, selon l’état actuel de la science et en précisant les multiples sources, et pas seulement une étude qui va dans son sens si on ne la décortique pas3. Malheureusement, le moins qu’on puisse dire de son plaidoyer sur les « bienfaits du diagnostic précoce » est qu’il manque d’objectivité et de retenue.

  • Faits avérés concernant le dépistage systématique du cancer de la prostate par PSA (dosage sanguin du Prostate Spécifique Antigène, marqueur non spécifique du cancer)

 

LIRE LA SUITE SUR   http://www.dur-a-avaler.com/depistage-du-cancer-de-la-prostate-entre-mensonges-et-propagande/    ARTICLE DE FEVRIER 2018

 

 Cancer du rein et Sutent* : après néphrectomie pour cancer du rein localisé, la prise de cette thérapie ciblée est -elle justifiée ?[1]

 

 Poids de la «  regulatory capture » ou emprise réglementaire : prise en main de l’organisme de régulation par les entreprises qu’elle est censée réguler prévue dès 1971 par G Stigler prix Nobel.

 

 

Après ablation chirurgicale d’un cancer du rein localisé, sans métastases décelées, l’espérance de vie à 5 ans est supérieure à 80 %, en d’autres termes 8 patients sur 10 seront définitivement guéris sans aucun traitement complémentaire.

Mais certains malades sont inquiets car leur médecin les a prévenus que leurs facteurs pronostiques les classent parmi les malades « à mauvais pronostic » (à risque important de récidive). Dans cette situation, il pourrait paraitre logique d’accepter un traitement préventif (post opératoire ou adjuvant) s’il était capable d’augmenter leurs chances de guérison ( donc de 80 à 100 %). Mais le mieux est souvent l’ennemi du bien et prendre à tous prix toutes sortes de médicaments et en particulier ces thérapies ciblées lourdes, tant sur le plan des effets secondaires que du prix pour la collectivité, mérite d’être largement pesé. Tout traitement médicamenteux n’est pas anodin et prendre un comprimé le matin ne doit pas être un support psychologique qui pourrait vous coûter cher.

Le sutent* (sunitinib)  « anti-tyrosine kinase » qui inhibe les récepteurs épithéliaux de facteur de croissance vasculaire (VEGFRs) serait ainsi susceptible de ralentir ainsi la croissance des cancers.

 Première autorisation de mise sur le marché pour les patients atteints de cancer du rein métastatiques d’emblée. 

Pas d’efficacité prouvée à long terme.  Le Sutent* a bénéficié d’une AMM européenne en 2007 pour les malades souffrant de cancer du rein métastatique sur la foi d’un essai proclamant une amélioration de 6 mois de la stabilisation tumorale [2](médiane de survie sans progression). Mais de nombreux biais méthodologiques rendaient les conclusions de cette étude pivot discutables[3], et en dix ans aucune étude n’a pu prouver qu’il permettait d’augmenter significativement la survie globale[4] alors que sa toxicité s’est révélée préoccupante et parfois même mortelle.

 

  AMM pour les cancers du rein opérés non métastatiques.

Malgré ces doutes majeurs sur l’utilité réelle du médicament pour le traitement du cancer du rein même en phase préopératoire, la FDA a décerné le 16 novembre 2017 une nouvelle autorisation de mise sur le marché, pour soi-disant « prévenir les récidives » après traitement chirurgical d’un cancer localisé (traitement dit adjuvant = post -opératoire).

Excellente nouvelle pour les actionnaires du laboratoire Pfizer et nouveau mirage pour les malades, s’ils se contentent des annonces trompeuses proclamant : « ce comprimé est une révolution »   et ne regardent pas de près les données scientifiques publiées.

Cette nouvelle AMM repose sur la foi de l’essai S-TRAC portant sur 615 malades dont le traitement post opératoire a été décidé par tirage au sort entre Sutent * (50/mg/jour) et placebo (absence de traitement actif).

Lors de la dernière publication[5], les malades traités par Sutent* avaient une durée médiane de « survie sans progression » (simple stabilisation tumorale)  de 6.8 ans contre seulement 5.6 pour les malades sans traitement. En l’absence de résultats de survie globale (déclarés « non matures » d’après les auteurs tous très liés à Pfizer[6]) cette différence à peine significative (p=0.03) a permis à Pfizer d’obtenir l’AMM.

Mais la validité des données n’a paru probante qu’à la moitié des membres de la commission de la FDA, puisque cette décision n’a été prise qu’au bénéfice du doute (6 voix pour et 6 voix contre). D’ailleurs, si on analyse non seulement l’article princeps, mais aussi son annexe[7], on découvre la courbe de survie globale qui montre que la prescription de Sutent* n’augmente absolument pas l’espérance de vie des malades. Quel que soit le recul, les malades qui ont subi le Sutent* ne bénéficient pas d’un taux de survie globale supérieur à celui des malades sans traitement actif.

 

 

Les courbes de survie avec ou sans Sutent* se superposent parfaitement, affirmant ainsi l’incapacité du Sutent* à améliorer la survie des malades.

 

Cette absence de gain d’espérance de vie par le Sutent* post opératoire n’est pas une surprise, puisqu’il ne fait que confirmer les résultats semblables des deux autres essais de traitement adjuvant dans le cancer du rein : l’étude Assure et l’essai Protect.

L’essai ASSURE[8] réalisé par des organismes publics a porté sur 1943 patients, de 226 centres des USA et du Canada, dont le traitement a été tiré au sort entre 54 semaines de Sutent* (Sunitinib 50 mg/ jour 4 semaines sur 6), Nexavar* (sorafenib 800 mg /jour ) ou un placebo. Ni le Sutent*, ni le Sorafenib ne se sont révélés capables d’augmenter le taux de rémission des malades puisque le taux de survie en rémission à 5 ans était semblable dans chacun des groupes (environ 80%). Une actualisation récente des résultats[9] confirme que même chez les malades à mauvais pronostic, les traitements adjuvants sont inutiles (et toxiques).

L’essai Protect[10] a comparé le Votrient*, concurrent du Sutent* à un placebo après ablation d’un cancer du rein localisé. Là encore le traitement actif n’apporte aucun gain de survie globale et sa toxicité dégrade la qualité de vie des malades qui le reçoivent.

De nombreux autres traitements adjuvants sont actuellement proposés dans le cancer du rein. Citons l’étude SORCE (Sorafenib) qui inclus 1656 malades depuis juin 2007 sans résultat publié pour l’instant, l’essai ATLAS (axitinib) et l’essai EVEREST (Everolimus : 1545 patients inclus depuis 2011) mais sans guère d’espoir d’amélioration du taux de rémission tandis que les toxicités sont préoccupantes [11] [12]. N’oublions pas que nous sommes en 2018 et donc que si les améliorations étaient probantes, elles devraient être publiées étant donné la date de début des essais !

TOXICITE IMPORTANTE DU SUTENT*

Pour évaluer la balance avantages risques, il faut aussi tenir compte des complications du Sutent* globalement mal toléré : épuisement (18% des malades traités), hypertension (16%), syndrome pied main (33%), diarrhées (10%), hypothyroïdie sévère[13] [14](4%), hématotoxicité [15] avec baisse des plaquettes sanguines (10%), et des globules blancs (7%), phlébites et embolies (1.3%)[16], accidents cardiaques[17] [18] [19] et toxicité hépatique pouvant entraîner la mort[20].  Des complications sévères nécessitant une prise en charge médicale ont émaillé les traitements de 57% des patients inclus dans l’étude ASSURE obligeant les médecins à réduire les doses initiales.

Pour les patients, seul compte le bénéfice clinique réel. Un traitement utile n’est pas celui qui obtient seulement une « réponse transitoire » définie sur l’imagerie médicale, mais celui qui guérit le malade ou au moins augmente considérablement la durée de sa survie globale en maintenant des conditions de vie confortable. Or, à ce jour, l’examen critique de la littérature montre que ce n’est pas les cas du Sutent*.

N’apportant aucun espoir de guérison supplémentaire, toxique et très cher, le Sutent* ne justifie plus les AMM, ni les recommandations actuelles des différentes sociétés d’urologie (française, européenne ou américaine) trop sensibles aux croyances de leurs membres influents, souvent les plus liés aux laboratoires pharmaceutiques.

Les insuffisances des agences de régulation qui ont autorisé la mise sur le marché d’un médicament globalement inutile et toxique sur un critère subjectif (durée de stabilisation tumorale) atteignent maintenant des sommets.

Regulatory capture  (emprise réglementaire)

Ainsi que le souligne Bishal Gyawali [21], la délivrance de cette AMM sans élément scientifique probant ni même de majorité des membres de la commission du Oncologic Drugs Advisory Committee (ODAC) de la FDA, illustre parfaitement le poids de l’emprise réglementaire (Regulatory Capture)[22] théorisée par le prix Nobel George Stigler dès 1971[23].

Cette prise en main de l’organisme de régulation par les entreprises qu’elle est censée réguler constitue une défaillance grave de l’État, puisqu’elle produit notamment des incitations à la surconsommation inutile de traitement qui menace à la fois la santé des malades et les finances de organismes sociaux.

Il est grand temps que les agences du médicament se consacrent de nouveau à la mission pour laquelle elles ont été créées : la protection sanitaire des populations et qu’elles arrêtent d’agir prioritairement comme soutien de l’industrie sous le fallacieux prétexte que l’innovation constituerait toujours un progrès. Un médicament ne doit être mis sur le marché que s’il est utile (cliniquement efficace) et peu dangereux.

La responsabilité de nos décideurs politiques est écrasante. Depuis près de quinze ans, ils ruinent la sécurité sociale par une politique aberrante (ou complice ?) de prix.

Le prix du Sutent* atteint 5675 euros par cycle de 6 semaines, aboutissant à un coût annuel moyen par malade d’environ 50.000 €… pour un médicament inutile et toxique !

Incompétence ? Manque de courage politique ? Corruption ? Quelles qu’en soient les raisons, cette politique du « tout pour big pharma », si on la poursuit outre les malades victimes des médicaments, entrainera à terme la faillite de la sécurité sociale.

Que nos collègues ne s’étonnent pas de la perte de confiance des patients vis à vis de la médecine moderne. Les culpabiliser de leur fuite vers d’autres alternatives ne résout en rien les difficultés actuelles. Seul un retour à l’honnêteté des résultats publiés par des revues non payantes pour les auteurs, l’impossibilité pour les universitaires et médecins en exercice de cumuler des rémunérations cachées en provenance de l’industrie pharmaceutique, ramènera la confiance. Ces clauses d’indépendance absolue  doivent concerner également les fonctionnaires des ministères, agences régionales et directions des hôpitaux et toutes structures médicales.

Il ne s’agit pas de se contenter de la publication des cadeaux (repas de 30 €, transports, frais de congrès), mais bien aussi les conventions à plusieurs centaines d’euros et surtout les contrats commerciaux dont les montants peuvent atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros et dont la confidentialité reste couverte par le secret des affaires que les bureaucrates européens veulent absolument élargir aux dépends de la sécurité des citoyens.

 

 

[1]  Par G et N  Delépine

[2] R Motzer et coll Overall Survival and Updated Results for Sunitinib Compared With Interferon Alfa in Patients With Metastatic Renal Cell Carcinoma J Clin Oncol. 2009 Aug 1; 27(22): 3584–359

[3] M. Stadler Effective Therapy for Metastatic Renal Cancer, Whither to Now J Clin Oncol. 2009 27 no. 22 3573-3574

[4] M E Gore Final results from the large sunitinib global expanded-access trial in metastatic renal cell carcinoma British Journal of Cancer (2015) 113, 12–19

[5] A. Ravaud, et al Adjuvant Sunitinib in High-Risk Renal-Cell Carcinoma after Nephrectomy N Engl J Med 2016;375:2246-54.

[6] Les 4 médecins français de l’article sont très liés  financièrement à Pfizer : A Ravaud, Jean Jacques Patard et Bernard Escudier sont conseillers du laboratoire et , Brigitte Laguerre en reçoit des honoraires..

[7] A. Ravaud, et al Adjuvant Sunitinib in RCC N Engl J Med 2016;375:2246-54.Appendix Page 9

[8] N.B.Haas initial results from ASSURE (E2805): Adjuvant sorafenib or sunitinib for unfavorable renal carcinoma, J Clin Oncol 33, 2015 suppl 7[11]

[9] Haas NB Adjuvant Treatment for High-Risk Clear Cell Renal Cancer: Updated Results of a High-Risk Subset of the ASSURE Randomized Trial.J AMA Oncol. 2017 Sep 1;3(9):1249-1252. doi: 10.1001/jamaoncol.2017.0076

[10] R Robert J. Motzer, Naomi B. Haas, Frede Donskov, Marine Gross-Goupil, Sergei Varlamov, Evgeny Kopyltsov andomized Phase III Trial of Adjuvant Pazopanib Versus Placebo After Nephrectomy in Patients With Localized or Locally Advanced Renal Cell Carcinoma JCO.2017.73.5324

[11]  Fairfax BP, Pratap S, Roberts IS, Collier J, Kaplan R, Meade AM, Ritchie AW, Eisen T, Macaulay VM, Protheroe A. Fatal case of sorafenib-associated idiosyncratic hepatotoxicity in the adjuvant treatment of a patient with renal cell carcinoma. BMC Cancer. 2012 Dec 11;12:590. doi: 10.1186/1471-2407-12-590..

[12] Timothy W. Synold, Everolimus (EVE) exposure as a predictor of toxicity (Tox) in renal cell cancer (RCC) patients (Pts) in the adjuvant setting: Results of a pharmacokinetic analysis for SWOG S0931 (EVEREST), a phase III study (NCT01120249). DOI: 10.1200/JCO.2017.35.15_suppl.4566 Journal of Clinical Oncology 35, no. 15_suppl (May 2017) 4566-4566.

[13] Bianchi L, Rossi L, Tomao F, Papa A, Zoratto F, Tomao S. Thyroid dysfunction and tyrosine kinase inhibitors in renal cell carcinoma. Endocr Relat Cancer. 2013;20:R233–45. doi:10.1530/ERC-13-0201.

[14] Grossmann M, Premaratne E, Desai J, Davis I. Thyrotoxicosis during sunitinib treatment for renal cell carcinoma. Clin Endocrinol. 2008;69:669–72. doi:10.1111/j.1365-2265.2008.03253.x.

[15] Renpei Kato Characteristics of early-onset hematotoxicity of sunitinib in Japanese patients with renal cell carcinoma BMC Cancer (2017) 17:214

[16] Toni K. Choueiri Risk of Arterial Thromboembolic Events With Sunitinib and Sorafenib: A Systematic Review and Meta-Analysis of Clinical Trials J Clin Oncol 28:2280-2285. © 2010

[17]Witteles RMTelli M. Underestimating cardiac toxicity in cancer trials: lessons learned? J Clin Oncol. 2012 Jun 1;30(16):1916-8. doi: 10.1200/JCO.2011.40.4012. Epub 2012 Mar 26.

[18] Haas NB, Manola J, Ky B, et al. Effects of adjuvant sorafenib and sunitinib on cardiac function in

renal cell carcinoma patients without overt metastases: results from ASSURE, ECOG 2805. Clin

Cancer Res. 2015; 21:4048–54. [PubMed: 25967143]

[19]  Philip S. Hall, MD,* Lauren C. Harshman, MD,y Sandy Srinivas, MD,y Ronald M. Witteles The Frequency and Severity of Cardiovascular Toxicity From Targeted Therapy in Advanced Renal Cell Carcinoma Patients JACC: Heart Failure Vol. 1, No. 1, 2013  2013 by the American College of Cardiology Foundation

[20] Mueller EW, Rockey ML, Rashkin MC.. Sunitinib-related fulminant hepatic failure: case report and review of the literature. Pharmacotherapy. 2008 Aug;28(8):1066-70. doi: 10.1592/phco.28.8.1066.

[21] B Gyawali D A. Golds tein The US Food and Drug Administration’s Approval of Adjuvant Sunitinib for Renal Cell Cancer  A Case of Regulatory Capture? JAMA Oncol. Published online March 8, 2018.

[22] situation dans laquelle une agence publique de régulation, destinée à agir en faveur de la collectivité, finit par servir des intérêts commerciaux et/ou privé des firmes qu’elle est censée réguler.

[23] G J Stigler The theory of economic regulation. Bell Journal of Economics and Management Science 2 1971 (spring): 3-21.

[G1]